Les 12èmes journées nationales d'information sur l'orientation universitaire se sont ouvertes, ce mardi 13 juillet, au Palais des expositions du Kram, enregistrant, comme les précédentes sessions, une grande affluence de la part des nouveaux bacheliers et de leurs parents, le public cible de la manifestation. Elles sont organisées durant les 13 et 14 juillet à l'initiative du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. M. Béchir Tekkari, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, est venu s'informer du déroulement de la manifestation, effectuant une tournée à travers les stands des quelques 250 participants dont les 190 établissements publics d'enseignement supérieur existant dans les différentes régions de la Tunisie. Comme nous l'ont dit les responsables de ce département, ‘'ces journées répondent à une demande sociale pressante et tendent à fournir aux nouveaux bacheliers une information objective et fiable concernant l'orientation universitaire et les études supérieures en général,de manière à apaiser l'anxiété de ces futurs étudiants à ce propos.'' Corriger les idées reçues En effet, nous a déclaré M. Moncef Khémiri, directeur de l'orientation universitaire au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, beaucoup de rumeurs et d'idées reçues positives et négatives courent à propos de l'orientation universitaire chez les élèves et leurs parents, s'agissant des chances d'accès à telle ou telle filières, aux débouchés de telle ou telle spécialité et divers autres aspects. Ces journées ont pour objectif de fournir aux nouveaux bacheliers l'information juste et objective concernant tous les aspects de l'orientation universitaire. Ces renseignements leur sont donnés par les conseillers officiels de l'orientation universitaire relevant du ministère de l'Education et de la Formation, ainsi que par les responsables directs des établissements publics d'enseignement supérieur. La manifestation aura rempli sa mission quand elle parviendra à corriger ces représentations et stéréotypes et à donner les indications justes afin de permettre aux nouveaux bacheliers de faire le bon choix parmi les nombreuses spécialités qui leur sont proposées dans le cadre du guide de l'orientation universitaire et avoir ainsi toutes les chances de réussir leurs études supérieures. D'une épreuve difficile mais surmontable, l'orientation universitaire semble se transformer pour beaucoup de bacheliers en un véritable conflit interne, à en juger par les entretiens que nous avons eus avec certains d'entre eux. Ces bacheliers sont tiraillés entre l'inclinaison personnelle pour une spécialité donnée et le souci des débouchés et de l'employabilité, à telle enseigne que quelques uns d'entre eux ont plaidé pour une séparation entre la formation et l'employabilité, tant ce souci devient accablant. L'inquiétude touche aussi bien les élèves admis brillamment avec de très bonnes moyennes au baccalauréat (15 sur 20 entre autres) que les élèves moyens admis avec rachat. Les premiers craignent de ne pas voir aboutir leur choix préféré (la médecine par exemple), à cause de l'âpre concurrence entre les brillants, tandis que les seconds n'ont droit qu'aux ‘'filières de quatrième choix''. Ainsi, un responsable de l'école de médecine vétérinaire de Sidi Thabet nous a dit que des bacheliers orientés vers cet établissement avec 16 de moyenne au baccalauréat ont trouvé d'énormes difficultés à suivre le régime des études de l'Ecole. Le choix porte en principe sur 10 filières ou spécialités.Or, certains bacheliers pratiquent ce qu'on appelle l'auto-exclusion, c'est-à-dire qu'il s'excluent eux-mêmes d'avance de telle spécialité parce qu'ils estiment à tort ou à raison qu'ils ne l'obtiendront pas et remplissent la fiche d'orientation, n'importe comment, ce qui est très mauvais et aboutit aux situations signalées. Aspect technique L'orientation universitaire, réalisée de manière informatique et électronique, revêt aussi des aspects techniques qu'il faut connaître pour passer l'épreuve avec succès. Ainsi, le score nécessaire pour accéder à telle ou telle filière prime sur toutes les autres considérations et guide le classement et l'affectation électroniques des places disponibles dans les filières entre les demandeurs, de sorte que l'ordre des choix dans la fiche d'orientation n'a pas l'importance primordiale. Outre les établissements publics d'enseignement supérieur, la manifestation a vu aussi la participation d'une dizaine d'établissements privés d'enseignement supérieur et des offices des œuvres universitaires, outre une section d'information sur les horizons d'études supérieures pour les diplômés de la formation professionnelle (Brevet de technicien supérieur), un atelier d'inscription à distance aux établissements universitaires, et une section sur l'employabilité et la création des entreprises dans l'enseignement supérieur. Des changements notables ont été apportés, cette année, au guide de l'orientation universitaire, et pourraient être à même d'aider à la conciliation entre l'inclinaison personnelle et l'employabilité. Ils portent notamment sur la fusion des spécialités au sein de tronc commun, comme le droit foncier au sein de la spécialité ‘'droit ‘' tout court, de sorte que l'étudiant peut choisir cette spécialité au terme de ses études dans le tronc commun. L'important est que le ministère s'est dit prêt à aller de l'avant dans le sens de l'amélioration et de la recherche de l'efficacité au service des étudiants et du secteur de l'enseignement supérieur en général.