Le désordre est-il dans l'ordre de la nature et la nature de l'Homme, surtout, est-elle si mauvaise que cela ? Ces deux questions ont toujours hanté les nuits... longues des philosophes et autres politistes. Thomas Hobbes le philosophe anglais du 17ème siècle est allé jusqu'à présenter une image peu reluisante des relations humaines puisqu'il décrit dans le " Léviathan " (1651) l'homme comme étant " un loup pour l'homme ". D'où la nécessité pour l'homme de céder ses droits naturels à une force transcendante capable de faire régner l'ordre. On accusera, depuis, Hobbes d'avoir légitimé l'absolutisme, la nature ayant prouvé avec Montesquieu que les " Léviathans " avaient de l'appétit et un désir instinctif à abuser de leurs pouvoirs. D'où la nécessité de les limiter. Finalement, c'est John Locke qui trouvera le juste milieu et dont les idées vont être la base du libéralisme moderne. Il commence d'abord par corriger le pessimisme de son compatriote Hobbes pour dire que l'Homme à ses origines était plutôt " fraternel " pour ses semblables et aspirait à une vie heureuse et équitable. Ce médecin de son état va léguer à la culture juridique universelle la notion de contrat social. Dans son Essai sur les " gouvernements civils " et ses " lettres sur la tolérance " Locke admet la nécessité d'un contrat social, par lequel l'Homme accepte de céder seulement une partie de ses droits naturels surtout les libertés, au profit de l'autorité gouvernementale, mais à condition que celle-ci protège le reste des droits et des libertés ! Et Locke d'ajouter qu'à défaut, cette autorité n'a plus de légitimité. Ceci pour les individus et les Etats internes. La société internationale a elle aussi inventé son " contrat " de conduite et de droits humanitaires pour limiter l'hégémonie des puissants et protéger la souveraineté des Etats. Ces derniers acceptent dans le cadre des conventions internationales de limiter leurs pouvoirs d'intervention afin de jouir de la plénitude de leurs droits nationaux souverains. Mais les Etats comme les individus sont plutôt réfractaires à l'application des lois. Mus par leur puissance militaire, technologique et financière ils peuvent devenir " hors la loi ". Evidemment, certains conquérants à l'image d'Alexandre, Jules César ou Charles Quint, sont traités avec beaucoup d'égards par l'Histoire. D'autres le sont moins à l'image de Tamerlan ou des Rois Vandales ! Idem pour le " terrorisme ". Certains sont lacérés par l'Histoire d'autres sont célèbres comme les " libérateurs " de leurs peuples. Imaginez le général de Gaulle " palestinien ", qu'aurait-on dit de l'appel du 18 juin 1940 ! du pur terrorisme. Cet homme d'une dimension exceptionnelle n'avait-il pas été classé " terroriste " par le régime de Pétain ! Encore une fois nous sommes en plein " dés-ordre ", quant à la définition des rapports d'hégémonie et de luttes de libération nationale ! que penseraient les " alliés " si on avait confié le tribunal de Nuremberg à d'anciens criminels nazis ! Monstrueux n'est-ce pas ! Et pourtant, il y a des Etats " hors la loi " qui tuent les navigateurs de la liberté et qui s'apprêtent à " enquêter " sur leurs propres crimes ! Comme quoi l'ordre et la justice internationale sont en plein désordre ! N'est-ce pas M. Ban-ki-Moon !