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Un ange est passé…
Roman « Fi Biladi El Had El Adna » de Noureddine Alaoui (*)
Publié dans Le Temps le 22 - 06 - 2010

Inéluctablement on pense à “l'Etranger” de Camus. A Kafka aussi, et à son procès. Alors on se recroqueville mentalement et on se prépare à l'idée d'assister à une forme de « mise à mort » consentie, et certainement à l'éventualité d'une décapitation sur la place publique. Car dans le pays du « minimum vital » (Fi Biladi El Had El Adna), l'air est d'emblée, irrespirable. Et l'espoir une vague illusion. Le reste : les attentes comme les rêves, ne font que lester les semelles de plomb. Nager à contre-courant est épuisant sur la durée.
Et les utopies en friche s'avèrent meurtrières. Bienheureux ceux qui peuvent respirer dans la vase, et s'accommodent des silences comme des oublis. Fi Biladi E Had El Adna, ils sont les rois de la terre…
Tout comme dans «Tafaçilon Saghiraton», son roman paru également en 2010 (Sud Editions), et qui a remporté haut la main le «Comar d'Or» du roman en langue arabe, Noureddine Alaoui, fustige nos quiétudes, interroge nos renoncements, traque nos absences comme nos démissions en les pointant du doigt, mine de rien sans avoir l'air d'y toucher. Avec lui, la « nausée » de Sartre n'a pas besoin d'un banc public pour s'épancher. Elle est partout où des poumons suffoquent par manque d'air, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et il y a toujours une boucle à boucler.
La malédiction d'Ali, protagoniste principal de cette histoire, c'est d'avoir un jour vénéré l'instruction. Et le savoir. Et d'avoir cru naïvement, que le métier d'instituteur était une bénédiction des cieux. Et la science, une lumière, bonne à inonder tous les cœurs. Les âmes ne s'en porteront que mieux. Pour « Meursault », le soleil fut criminel, car il darda ses rayons comme une morsure sur sa tête, et les coups sont partis. Des coups de feu qui ont déchiré le silence, et ont précipité le chaos. Il sera seul à en payer le prix dans sa solitude de banni, derrière des barreaux qui ne lui servent à rien. Il ne pense même pas à s'enfuir. Ali aussi n'a rien compris au geste. Ni à la sombre fatalité qui a fait que ce revolver soit à portée de sa main. Placé bien en évidence sur la table. Ni à ce qui l'a conduit à ce procès inutile. Pourquoi le juger alors qu'il est de la trempe de ceux qui ne se défendent pas ? Lui il n'a toujours rien compris. Rien. Ni à la vie, ni à la ronde du soleil et de la lune dans le ciel. Et encore moins à l'amour. Rim n'était qu'un miroir aux alouettes qui s'est vite brisé. Le reste, ce ne sont que des détails. Et s'il advient qu'il pleure devant le juge, c'est qu'un goût d'enfance lui est remonté à la bouche. Et à cela il ne peut rien, car il ne sera jamais le maître du temps. C'est lui qui aura eu raison de sa peau… Fi Biladi El Had El Adna, s'enivrer ne fait que tuer l'ivresse. Il vaut mieux mourir idiot…
Samia HARRAR


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