La Tunisie a connu le phénomène Facebook en retard par rapport à d'autres pays, mais voilà qu'aujourd'hui, notre pays est classé deuxième dans la fréquence de son utilisation. Selon Google, le moteur de recherche, les Tunisiens se connectent tous les jours sur le site social qui fait partie des termes les plus recherchés sur le net. Et c'est le même résultat que l'année dernière. Les Tunisiens sont dès lors constants dans leur connexion à Facebook. Qu'est-ce qui fait que ce réseau soit aussi prisé ? Cette constance, ne peut-elle pas représenter une dépendance, voire devenir un fléau à conséquences négatives pour les Tunisiens ? Les attraits du Facebook Si l'on veut imaginer un compte Facebook dans une vie réelle, on retrouverait dans un énorme centre commercial. Il contient des gigantesques cafés où les gens peuvent discuter, des boutiques où on peut choisir toutes sortes d'articles, du vestimentaire aux voitures, des écrans où vous pouvez regarder des publicités, des extraits de films, des clips, de l'actualité, bref, toutes sortes d'information audio-visuelle qui défilent à une vitesse vertigineuse. Ce centre contient également une énorme bibliothèque, où vous pouvez lire des articles, des poèmes, des extraits d'œuvres, où vous pouvez également regarder des tableaux, des photos, des idées de décoration. Des salles de débats l'une à côté de l'autre, les gens s'y réunissent selon leurs intérêts et discutent des mêmes sujets. On y trouve également des bureaux rassemblant des gens de la même spécialité du monde entier. Des salles de jeux, des fermes, des îles, des trésors… Un monde vaste s'offre aux internautes, un monde sans frontières géographiques, ni frontières de temps, puisque en un clic on peut se projeter dans des jeux du futur comme revenir aux temps des pirates… Devant des pressions quotidiennes et réelles, des inquiétudes face au monde du travail, l'envie de voyager ailleurs, de découvrir, le besoin d'accéder à toutes sortes d'information, d'échapper à ses responsabilités, le manque de temps, d'énergie ou de moyens pour sortir, rencontrer ses amis ou faire des rencontres, le monde, virtuel qu'offre Facebook peut être parfait pour les Tunisiens. On peut également y retrouver des personnes qu'on a perdues de vue depuis l'enfance, qu'on a rencontrées lors d'un évènement ou d'un voyage et dont on a omis d'enregistrer le numéro de téléphone, ou alors faire des nouvelles rencontres, se confier à des personnes qu'on connaît à peine ou de vrais amis, mais qu'on n'arrive pas à voir fréquemment avec le classique rythme « boulot, métro, dodo »… Les Tunisiens peuvent également faire leurs annonces via ce réseau, contacter des gens avec qui on peut travailler, organiser des sorties, faire passer leurs propres créations. Les artistes qu'ils aient leur chance dans les médias ou pas, peuvent ainsi faire connaître leurs chansons, peintures, films (…) à travers Facebook et également annoncer leurs spectacles et évènements. Les penseurs, écrivains, journalistes, poètes ont l'occasion de faire pareil. Des conférences et des séminaires de toutes spécialités sont organisés et annoncés de la même façon. Bref, on ne peut pas résumer ce que pourrait offrir le Facebook ; de surcroît, chacun pénétrant dans ce monde gigantesque aux multiples facettes et aux corridors infinis, a ses propres motivations et sait d'avance dans quel coin de ce monde, il ira se promener. Mais, il arrive souvent qu'on tombe sur des surprises, chose qui n'est pas sans optimiser la constance des connectés pour ce réseau. De nouveaux quizz, jeux, activités ou alors une vidéo remontant à des dizaines d'années circulant sur le réseau. Dangers En ouvrant un compte, on est supposé donner des informations portant sur nos identités. C'est peut-être le premier danger qui se présente, puisque n'importe qui pourrait avoir des informations complètes sur nous et avoir accès à nos activités et à nos penchants. Cela permettrait à la personne possédant ces fiches de manipuler ou de nuire à n'importe quel utilisateur. Et, justement, la même condition représente un autre danger, celui de tomber sur des faux comptes. Inutile de citer toutes les intentions que peuvent avoir des personnes espionnant la carte d'identité Facebook d'autres gens. On peut également y trouver toutes sortes d'information erronées, de vidéos montés, de messages prônant des idées extrémistes ou perverses. Certains chefs d'entreprises ont remarqué une baisse de productivité à cause de Facebook, les élèves et les étudiants se concentrent moins également sur leurs études quand le réseau est à portée de leur main. Néanmoins, c'est l'utilisateur, lui-seul, qui peut orienter l'utilisation de son compte vers ce qui pourrait augmenter sa productivité et son réseau professionnel. L'utilisateur seul également devrait savoir contrôler sa dépendance et la fréquence des ses connections. Reste que les enfants, doivent être sous contrôle parental concernant le nombre d'heures de la connexion et les contacts qu'ils acceptent de nouer. On n'a pas fini de les protéger des dangers d'internet en général, alors les laisser à portée de personnes pouvant facilement les retrouver dans la vie réelle, serait dangereux… Il arrive également qu'on ait l'impression que le Facebook devient chez les Tunisiens un moyen de frime, de perte de temps ou d'exhibitionnisme. Seulement, il est tout aussi facile de n'avoir sur sa liste d'amis que les gens ayant les mêmes motivations que soi. On ne peut en général condamner ce réseau social puisqu'il offre tout de même le moyen de s'autocontrôler et de se protéger. Alors être classé deuxième sur l'échelle mondiale dans l'utilisation de Facebook reste tout de même mieux que d'être classé quatrième dans le nombre des divorces…