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Quand la plus-value recherchée tourne au gavage...
Ordinateur et équilibre scolaire des jeunes
Publié dans Le Temps le 19 - 02 - 2009

Un ordinateur, quelques clics, un site et une adresse e-mail, vous voilà paré pour réaliser une enquête ou discuter avec un ami... autant de précieuses informations disponibles gratuitement sur le net qui constituent plus d'un produit à proposer à nos élèves.
Grands passionnés d'informatique, nos enfants passent de plus en plus de temps derrière un écran d'ordinateur et grandissent même avec. Cette activité a-t-elle des effets néfastes sur leur scolarité ?

Les TIC ont été introduites dans le système éducatif tunisien afin, de diffuser la culture numérique auprès des jeunes de la société et de faciliter l'apprentissage des connaissances par les jeunes apprenants, en développant des contenus pédagogiques sur support numérique. Les établissements ont tous été dotés d'espaces équipés d'ordinateurs ce qui a permis d'augmenter leur nombre par classe. En 2004, on comptait déjà 22.000 ordinateurs pour 81.000 classes, soit un taux de 0,28 ordinateur par classe.
Ce nombre devra atteindre, à la fin de l'année 2009, 80.000 ordinateurs pour 79.000 classes, ce qui équivaut à 1,02 ordinateur par classe.
En effet, le taux d'établissements éducatifs connectés à Internet est passé respectivement pour les écoles préparatoires et primaires de 10% et 40% à la fin de l'année 2001, à 100% et 87% à la fin de 2006.

TICS et apprentissage
Les TIC offrent des plus-values et des potentialités qui s'expriment le mieux dans le cadre de pédagogies innovantes,...
précisément celles que les institutions cherchent (frileusement) à développer dans les écoles à travers les rénovations... L'implantation des TIC comme réel moyen d'enseignement et d'apprentissage reste fortement liée à la mise en place et à l'intégration des innovations pédagogiques dans les pratiques des
enseignants...
Sami, professeur d'informatique nous précise que « l'ordinateur est une façon de changer les pratiques d'enseignement. Nous essayons d'intégrer les technologies numériques dans nos pratiques pédagogiques et d'innover nos cours. C'est une manière de soutenir l'apprentissage réactif et interactif »
Aux Etats-Unis, 84 % des professeurs considèrent que l'utilisation de l'ordinateur et l'accès à Internet sont des moyens d'améliorer la qualité de l'enseignement et d'introduire de nouvelles ressources dans la formation des étudiants. Pourtant, ils ne sont que 26 % à intégrer ces technologies en classe. Il en est de même au Québec, la plupart des enseignants possèdent un ordinateur personnel et l'utilisent fréquemment pour leur travail de préparation de cours.
« Il est vrai, ajoute Mohamed Ali professeur de sciences naturelles que le net a progressivement développé et diversifié le contenu de nos programmes éducatifs, proposant des cours de français, d'anglais et d'éducation technique, en ligne aux élèves du second cycle de l'enseignement de base. Plusieurs cours de sciences physiques, d'histoire-géographie, ainsi que d'économie ont été conçus et mis en ligne pour les élèves des classes terminales de l'enseignement secondaire. C'est un support de taille pour soutenir l'élève pédagogiquement et améliorer ses résultats » L'Internet familiarise les élèves avec les différentes possibilités de la société de communication moderne, et le nouveau média profite aussi à la qualité du cours.
Selon Hajer, enseignante en anglais «on peut rendre les leçons plus passionnantes et plus actuelles. L'Internet fera du prof un meilleur pédagogue.»

Attention au dérapage
L'Internet est considéré comme un nouveau moyen de se cultiver et qui complète la lecture et l'écriture. Il présente des chances et des
risques pour l'élève. Un PC sans une ambiance stimulante et qui n'est pas intégré à un environnement scolaire peut avoir des conséquences réellement négatives. « Si l'élève utilise son ordinateur sans un environnement didactique judicieux ni une formation adéquate, il risque de se perdre parmi les images et les sons. Cela pourra se répercuter sur son rendement scolaire.
Il ne faut pas le laisser arrosé par l'ordinateur car le risque devient grand.
Les enfants qui surfent toujours davantage lisent toujours moins. Pour de nombreux élèves, l'ordinateur a remplacé le livre de toile et de papier et on redoute que les enfants perdent la capacité de lire et d'écrire. »
Cirine élève en 4ème économie affirme que « le net contribue à améliorer le rendement scolaire. On trouve sur l'internet tout ce dont on a besoin. Il suffit de cliquer et de naviguer. Mais l'ordinateur peut devenir dangereux pour l'élève lorsqu'il se transforme en drogue. Le fait d'être derrière un écran,cela nous
donne une certaine assurance mais au bout d'un certain temps,on est coupé du monde réel. On entre dans un monde virtuel et on oublie ses cours, ses devoirs, ses leçons et tout cela ne peut que nuire et se répercuter négativement sur le rendement scolaire » Hédi étudiant en 3ème année gestion souligne : « lors de mon passage du bac, je ne faisais rien. Je passais toute la journée sur mon PC. Je me sentais virtuel dans ce monde, plus rien ne me touchait. Plus de sentiments, plus d'émotions.
Je boudais l'école et finalement je n'ai pas eu mon bac. Heureusement, l'année suivante, j'ai réussi à m'en sortir, mais quelques séquelles restent... il faut faire attention à cette
dépendance, la déprime arrive très vite »
Alia estime que « passer des heures à discuter sur le facebook ou à chatter réduit énormément la concentration chez l'élève qui en devient accro. Je pense, dit-elle, qu'il faudrait savoir manipuler cet outil car le danger est grand ».
Le net influe beaucoup sur la santé. « L'ordinateur empiète facilement sur le temps du sommeil. « En veillant devant son PC, on risque de se lever tard » nous dit un directeur de lycée.
Le nombre des retardataires en classe ne fait qu'augmenter et là les parents doivent contrôler leurs enfants et imposer des limites et des horaires de coucher »
Trop d'informatique influe négativement sur le rendement scolaire de nos jeunes et mène comme nous le précise Dr Rabia Toukabri à la dépendance.
Kamel BOUAOUINA


***
Rabia Toukabri, Psychologue clinicienne
« L'usage abusif de l'ordinateur a des impacts négatifs sur les résultats scolaires, mais une utilisation modérée a des impacts positifs »
« L'usage abusif et exclusif des moyens de communication et notamment de l'internet peut avoir des conséquences sur les résultats scolaires de nos jeunes. Cette addiction à Internet ou cyber-dépendance, désigne toute dépendance à l'ordinateur ou plus largement à l'univers informatique. C'est une nouvelle forme de toxicomanie sans drogue, une dépendance à l'outil informatique, aux messageries instantanées, aux blogs, aux jeux....Une dépendance dont s'accoutume une personne faisant un usage dissonant et une consommation immodérée des nouvelles technologies. Cette personne est dans la quête constante de connexion au réseau informatique afin d'y établir une communication, d'y trouver une information, du jeu virtuel... L'Internet a une grande influence sur le rendement scolaire de l'élève. Le jeune délaisse ses études pour se consacrer à l'internet. Il est incapable de s'arrêter et consacre plus de temps à la connexion. Selon une enquête réalisée auprès de 35 jeunes élèves, 22 soit 63% se sentent incapables de limiter le temps passé sur internet, ils éprouvent de la frustration, de l'irritation, lorsqu'ils sont astreints à se déconnecter.13, soit 37% peuvent se déconnecter
facilement.
C'est le deuxième symptôme psychologique de cyber-dépendance.
Certains éprouvent une anxiété désorganisatrice et leur vie personnelle s'organise autour de la connexion. C'est le troisième symptôme psychologique de cyber-dépendance. Certaines personnes psychologiquement fragiles, trouvent refuge auprès d'internet qui peut s'avérer une véritable source de désinvestissement relationnel et de privation sociale. Tout le temps de l'élève est réservé pour l'internet. Ceci se répercute sur sa scolarité puisque selon notre enquête 24, soit 69% ne peuvent pas rester sans connexion, ils éprouvent un sentiment de vide lorsqu'ils sont privés d'ordinateur. C'est le cinquième symptôme psychologique de cyber-dépendance. D'où l'apparition de problèmes scolaires, une diminution du rendement et des résultats non conformes aux aptitudes de l'élève qui est incapable de se priver de cet outil et selon notre enquête 20 seulement, soit 57% ont tenté sans succès de réduire le temps passé sur internet.
D'où la nécessité de « rationaliser » les heures de connexion de façon à ne pas dépasser le temps prévu soit 8 heures/ par semaine, c'est le temps normal. 38 heures par semaine c'est la cyber-dépendance et là le risque est grand pour la scolarité du jeune. La sur utilisation de cette technologie a des impacts négatifs sur les résultats scolaires, mais une utilisation modérée a des impacts positifs. Tout réside dans la modération qu'on apporte. Attention au dérapage. L'implication des parents est souhaitable. Ils pourront proposer à leurs enfants une hygiène de consommation d'Internet afin de prévenir les dangers d'abus et d'addiction à ce média. »


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