La diplomatie c'est quoi au juste ! D'un point de vue strictement académique c'est la "science des relations pratiques internationales". Sur le plan historique et événementiel, c'est l'art de communication et d'échange des volontés et positions les plus contradictoires en vue d'éviter l'affrontement entre Etats et autres entités communautaires. A ce titre la diplomatie peut paraître détestable parce qu'elle permet parfois le triomphe du "non-droit", mais c'est un outil précieux, pragmatique et indispensable à la concorde des Nations pendant les crises les plus ardues. Alors méfions-nous de confondre diplomatie et morale ! Un vieux moqueur pourrait la comparer à l'Aspirine : elle diminue la fièvre mais ne guérit pas le mal ! Ceci nous amène à la dernière entrevue de M. Ban Ki Moon, "père" de toutes les Nations avec M. Ehud Barack, ministre de la guerre de son état, depuis bientôt une décennie en Israël. Ce professionnel aux qualités indéniables, les qualités n'ont rien à voir avec la vertu, soit dit en passant, est venu dicter ses trois "Niet" au Secrétaire général des Nations Unies : Niet... pour une enquête internationale indépendante sur les morts de la flottille de la liberté. Niet... pour la levée du blocus de Gaza. Niet et menaces pour toutes nouvelles flottilles qui oseraient atteindre Gaza par les eaux internationales et qui risquent d'être arrosées à leur tour par "le plomb durci" des canons Apaches de l'armée la plus civilisée du monde (sic) ! M. Ban ki Moon connu pour sa probité morale irréprochable et même un certain courage qui relève de la témérité par les temps qui courent, vu l'appui inconditionnel de la sacro-sainte "communauté internationale" à l'impunité de l'Etat Hébreu et ses dirigeants, a-t-il d'autres moyens que d'écouter le puissant Barack ! Pourtant il connaît parfaitement les "hauts faits d'armes" que son interlocuteur a fait subir aux Palestiniens dont le dernier à Gaza, avec en prime 1500 hommes, femmes et enfants carbonisés au phosphore ! Bien sûr que M. Ban Ki Moon sait que son "invité" est éligible au fauteuil de "criminel de guerre", mais il ne peut actionner contre lui la machine, celle là même qui a culpabilisé M. Al Bachir, le président du Soudan pour crimes contre l'humanité au Darfour ! De fait "l'impuissance" du Secrétaire général des Nations Unies est un peu l'aveu de l'incapacité de l'ONU à appliquer de manière égalitaire son droit ! D'où son désaveu auprès de tous les hommes libres de ce monde. On a beau créer les structures judiciaires en charge du droit pénal international, mais celles-ci sont "incompétentes" pour juger certains coupables privilégiés ! Alors que reste-t-il... le moindre mal à savoir la diplomatie qui rame difficilement et à contre courant pour convaincre les "bourreaux" de se conformer au moins à l'éthique internationale faute de respecter ses droits, et ce pour ne pas avoir à s'inquiéter des poursuites de leurs victimes ! Triste n'est-ce pas ! Vous voyez bien que la diplomatie n'a rien à voir avec la Morale !