Par Khaled GUEZMIR - Le non événement de la semaine, c'est bien celui signé par M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations-Unies qui roule allégrement depuis avant-hier, vers un deuxième mandat à la tête de l'Organisation mondiale. Et pour cause, ce diplomate sud-coréen de carrière, surnommé à juste titre « l'anguille insaisissable », à défaut d'être génial, arrive, quand même, et presque toujours à échapper habilement aux eaux troubles et même aux séismes engendrés par les crises les plus graves que connaît le monde en ce début de siècle. Pourtant, au départ de sa nouvelle carrière à l'ONU, en 2007, il se fait épinglé sur une « approbation » tacite de la peine de mort prononcée à l'encontre de l'ancien président irakien Saddam Hussein et exécutée à l'aube de l'Aïd « Al Idha » (fête du mouton) célébrée par le monde islamique alors que l'ONU a toujours rejeté la peine capitale. Depuis, on chuchotera ça et là qu'il est l'homme de l'Amérique ! Quelle futile lapalissade… ! Lequel des secrétaires généraux des Nations-Unies peut-il se permettre le luxe d'être « indépendant » vis-à-vis des Etats-Unis d'Amérique. Toute audace à ce sujet serait non seulement témérité mais signerait son arrêt de mort et pour être convaincu demandez à l'Egyptien, M. Boutros Ghali, il vous dira pourquoi « ses mandats » de Secrétaire général des Nations-Unies se sont arrêtés au premier ! En fait, le poste n'est pas de tout repos et il faut beaucoup de talent ou plutôt de métier diplomatique pour ne pas avoir sur le dos le trio de tête dans le monde : les USA, la Chine et la Russie. Quant à l'Europe, Kissinger et Ban Ki-Moon attendent toujours l'appel téléphonique du « Président » des Etats-Unis d'Europe ! Pour en revenir à nos moutons paradoxalement, c'est l'espace qui pèse le moins au niveau de la politique onusienne qui constitue le talon d'Achille de M. Ban Ki-Moon… Je veux parler du monde arabo-musulman. Ce dernier rassemble depuis plus de deux siècles, c'est-à-dire, depuis les Empires coloniaux modernes surtout franco-britanniques, les frustrations les plus génératrices de conflits dans le monde. C'est le ventre mou de l'humanité déshéritée de la terre et soumise d'abord aux puissances hégémonistes occidentales puis au despotisme totalitaire de ses gouvernants avec la complicité et de l'Occident classique et des nouvelles puissances dominantes en l'occurrence la Chine et la Russie. M.Ban Ki-Moon tirera encore sa force de l'obéissance aux impératifs et aux directives en apparence contradictoires mais toujours convergentes de fait, des intérêts des puissances permanentes du Conseil de sécurité. Pourtant, par un effort surhumain à la limite de la rébellion, M. Ban Ki-Moon est allé à Gaza, pour voir de visu comment ce peuple a été carbonisé au phosphore sans que l'humanité « respectable » et « dominante » n'ait levé le moindre petit doigt. Il a rué dans les brancards et esquivé le « trop…C'est trop » classique pour dire son indignation face à tant d'atrocité, de lâcheté et de misère de cette «humanité » qu'il est censé représenter… Cette communauté dite « internationale » qui laisse faire impunément Israël ce qu'il veut et quand il veut pour réduire les Arabes et les Musulmans à l'esclavage moderne est à la reddition. Et du coup les « damnés de la terre » ne vont pas attendre Frantz Fanon pour se défendre en commençant par la pierre des mômes de Palestine pour finir avec les rêves « diaboliques » iraniens de posséder la bombe H. – Enfin, voilà comment d'une cause juste des « vaincus » de la terre Israël arrive à culpabiliser tous ceux qui aspirent à avoir des droits comme tout le monde et à leur faire payer les turpitudes des extrémistes iraniens. Souhaitons quand même à M. Ban Ki-Moon « l'américain » de suivre un peu la trajectoire habituelle des locataires de la maison Blanche quand ils entament leur second mandat, à savoir se libérer des impacts électoraux et de la pression des « Lobbies » pour se libérer à son tour de sa « faiblesse de l'obéissance », et être à hauteur de sa mission pour défendre le droit, la justice et la liberté dans le monde. Encore une fois, la Palestine sera le grand examen qui attend M. Ban Ki-Moon en octobre prochain, pour dire clairement au monde la nécessité de reconnaître un Etat palestinien indépendant internationalement reconnu d'ailleurs par la légalité mondiale déjà depuis 1947. M ais, pour cela, il faut de la mémoire et du courage. Ceux qui dirigent le monde ne pensent, malheureusement, qu'au présent, et le courage seuls les vainqueurs peuvent s'en prévaloir ! Aux Arabes d'apprendre à vaincre pour exister !