Le Temps-Agences - La Belgique, sans véritable gouvernement et plus que jamais écartelée entre Flamands et francophones, a pris hier le relais de l'Espagne pour présider pendant six mois une Union européenne elle même en plein doute et confrontée à une grave crise économique. La 12e présidence belge de l'Union arrive à un moment critique alors que les dossiers en suspens sont nombreux: achèvement de la réforme de la supervision bancaire et financière, mise en place du service diplomatique européen, renforcement de la gouvernance économique européenne. Le nouveau gouvernement belge ne sera pas en place avant octobre et la nouvelle équipe n'aura que peu de temps pour s'adapter. D'aucuns redoutent un scénario analogue à celui que l'UE avait connu au premier semestre 2009 lorsque le gouvernement tchèque a chuté au beau milieu de sa présidence, faisant perdre toute influence à Prague dans la conduite des affaires européennes. Les Belges insistent sur le consensus qui règne dans le royaume sur les questions européennes pour tenter de rassurer. Ils soulignent également que le traité de Lisbonne a mis un peu en veilleuse le rôle des présidences tournantes. Désormais, le pays qui l'assume pendant un semestre est cantonné plus à un rôle de co-pilote que de chef d'orchestre. La présidence belge entend s'effacer au profit du président stable de l'UE, un autre Belge, Herman Van Rompuy et de la Haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, et jouer un rôle de "facilitateur" de compromis.