« Pour certains organismes, les victimes sont des chiffres à recenser. Diminuer leur nombre, constitue un exploit. Pour le Comité International de la Croix Rouge – CICR –, une seule victime compte, car c'est sa qualité d'être humain et les répercussions du drame à l'égard de ses proches qui importent. », Ainsi s'exprimait M. Hicham Hassan le porte parole régional du CICR lors d'un débat. Conscient de l'importance des actions du CICR dans les zones sinistrées, notamment au Moyen-Orient, le magazine « Réalités » à organisé hier et en collaboration avec le Comité International de la Croix rouge une table ronde autour du thème « L'action humanitaire au Moyen-Orient : réalités et défis. ». Un court métrage portant sur la situation à Gaza « Gaza, le prix à payer » a également été projeté pour l'occasion. Le CICR a plusieurs objectifs en intervenant dans une zone sinistrée doit, entre autres, établir des contacts avec les victimes, les journalistes et les protagonistes des conflits. Les membres du CICR visitent les prisonniers et leur parlent sans témoins. D'un côté, cela leur permet de connaître les conditions dans lesquelles vivent ces personnes, et d'un autre leur faciliter l'établissement d'un contact avec leurs proches. M. Hassan rapporte à titre de témoignage l'histoire d'un détenu dans l'une des prisons d'Irak dont la famille le croyait mort durant trois ans. Il a lui-même contacté la mère du jeune homme lui annonçant que son fils était toujours en vie. Un mois après, la mère a pu visiter son enfant. D'ailleurs, le CICR paye les frais des déplacements et du séjour des familles rendant visite à leurs proches détenus. Le comité participe également à la formation du personnel médical dans les zones sinistrées, en Irak par exemple, victime de la fuite des personnes instruites. L'assainissement des eaux et la recherche des perdus et rescapés font également parties des tâches humanitaires de l'Organisme. Il joue aussi le rôle de médiateur entre les différents protagonistes des conflits pour échanger les détenus de part et d'autre (comme lors de la guerre Israélo-libanaise). Au Moyen-Orient, le CICR a déjà été présent au Yémen depuis 1959 – lors du conflit entre Républicains et Royalistes – et durant la guerre contre le terrorisme. Il effectue des actions humanitaires au Soudan théatre du conflit entre le Nord et le Sud notamment avec la population fuyant les villes et villages pour d'autres zones du pays. Le comité est financé par les 193 Etats ayant signé la convention de Genève et les dons d'autres Etats et quelques sociétés privées. Seulement ces dernières ne doivent pas être des entreprises de pétrole, de consommation de masse ou d'activité illégale. Le CICR garde en revanche son indépendance d'action et aucun donneur n'a le droit de lui dicter la façon d'utiliser l'argent. Le budget annuel déboursé dans les activités est de 1 milliard de dollars, dont plus du quart est utilisé en Moyen-Orient. Gaza, une punition collective L'un des crimes de guerre que commet Israël est le blocus imposé sur la population de Gaza considérée comme une punition collective. M. Hassan rapporte que 35% des terres agricoles de Gaza étant dans la zone sous contrôle israélien n'est pas utilisée par la population. La pêche étant pratiquement interdite sous risque de se voir confisquer la barque, les citoyens de la bande sont également incapables de se procurer de quoi nourrir leurs familles. Les eaux profondes sont également contaminées à cause du manque d'entretien et bientôt il n'y aura plus d'eau potable dans la bande de Gaza. Le CICR a par ailleurs demandé la levée de blocus et non pas seulement l'acheminement des aides humanitaires. « Est-il logique qu'une population ne vit qu'à travers les aides humanitaires ? Même si on permet leur introduction dans le territoire ? Il est essentiel que cette population ait la possibilité de produire et qu'elle retrouve des conditions de vie normales, ce qui n'est pas possible dans cette situation » s'est exprimé le porte parole régional du CICR.