Le blocus de Gaza par Israël doit être "levé immédiatement", a déclaré avant-hier soir à la presse le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le grave incident constitué par l'abordage sanglant dans les eaux internationales par l'armée israélienne d'une flottille pro-palestinienne apportant de l'aide humanitaire à Gaza "met en lumière le blocus du territoire qui dure depuis longtemps", a dit M. Ban. Ce blocus est "contre-productif, intenable et immoral. Il punit des civils innocents. Il doit être levé immédiatement", a-t-il ajouté. "Tout doit être fait pour éviter un autre incident de ce type. Toutes les parties concernées doivent agir avec responsabilité et en conformité avec le droit international", a-t-il dit. Le chef de l'ONU a déclaré que les autorités israéliennes devaient fournir "un compte-rendu complet et détaillé" de l'opération menée par les commandos israéliens. Il a indiqué qu'il étudiait "diverses options" concernant la conduite d'une enquête sur l'incident "comme l'a demandé le Conseil de sécurité". M. Ban a par ailleurs indiqué que les membres du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne), dans un contact téléphonique mardi, avaient souligné "la nécessité d'améliorer fondamentalement la situation humanitaire à Gaza". "La politique de Gaza est contre-productive. Israël devrait laisser passer le matériel destiné à reconstruire les maisons, le système sanitaire, le système de distribution d'eau et d'électricité et permettre à l'activité de s'épanouir", a déclaré, à ce propos Tony Blair dans un entretien accordé à Reuters. L'émissaire international a noté que le blocus n'avait pas aidé par exemple Israël à récupérer le soldat Gilad Shalit détenu par le Hamas depuis 2006 ou à affaiblir la position du Mouvement de résistance islamique. Les Nations unies jugent que l'embargo, imposé par Israël lorsque le Hamas s'est emparé par la force du territoire côtier en 2007, a provoqué une crise humanitaire pour les 1,5 million de Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza. La question d'une levée du blocus est revenue au premier plan de l'actualité depuis l'assaut meurtrier mené lundi par la marine israélienne contre une flottille de militants pro-palestiniens qui tentait de livrer du matériel dans l'enclave. Pour Tony Blair, qui représente le "Quartet" de médiateurs sur le Proche-orient composé des Nations unies, des Etats-Unis, de l'Union européenne et de la Russie, "il n'est pas sensé de mettre en œuvre une politique qui nuit souvent à la population de Gaza et n'a rien à voir avec le Hamas". Selon Tony Blair, la situation à Gaza est depuis longtemps un sujet de préoccupation. "La qualité de l'eau est médiocre, il y a des coupures d'électricité huit heures par jour et le système sanitaire est un vrai problème. Il ne fait aucun doute que le problème existe et qu'il est grave."