La violence ressurgit de façon spectaculaire en Irak faisant craindre un retour aux années de braise, les années 2006 et 2007 où elle a atteint son pic le plus inquiétant. En trois jours de ce mois de juillet , une multitude d'attentats visant les pèlerins chiites ont fait au moins 70 morts. Encore une fois la communauté chiite paye un lourd tribut à la guerre qui ensanglante le pays depuis plus de sept ans. Ceci démontre que les forces occultes gardent intactes leurs forces de nuisance pour attiser les haines intercommunautaires et éloigner toute chance de réconciliation et de pacification du pays. Les accusations se pointent comme d'habitude sur les groupes terroristes liés à la nébuleuse Al Qaïda. Il s'agit de leur méthode et de leur stratégie. Ces groupes, décrits comme affaiblis et décapités démontrent encore une fois leur capacité à renaître de leurs cendres et de frapper fort quand ils veulent et où ils veulent. Il faut rappeler que les rebelles agissent sur un terrain propice à la réalisation de leurs sombres desseins et que ce terrain leur a été déblayé par la classe politique irakienne toujours incapable de se débarrasser de ses antagonismes et de ses luttes partisanes. Pourtant, les dernières législatives ont nourri l'espoir de voir s'installer à Bagdad un pouvoir fort consacrant l'unité nationale et l'intérêt suprême de l'Irak. Rien n'est fait, et plusieurs mois après, le pays est englué dans une crise politique et dépourvu d'un gouvernement capable de gérer les affaires, d'assurer la sécurité alors que s'approche la date du retrait des troupes américaines. Voilà un autre souci pour Washington qui s'active fébrilement à résoudre la crise dans l'espoir de ne pas entraver les plans de retrait de ses forces. Washington arrivera-t-elle à dénouer la crise sans exacerber les sensibilités de l'une ou l'autre des communautés ? Probable ! Mais les tentatives du vice-président américain Joe Biden ont jusqu'à présent échoué et rien dans l'air n'incite à l'espoir.