Un climat de peur et de terreur envahit l'Irak à trois jours des législatives annoncées comme cruciales pour l'avenir du pays. Les groupes terroristes qui ont juré d'empêcher ces élections par tous les moyens, s'adonnent à une démonstration de force et font étalage de leur détermination à frapper fort, là où ils veulent et quand ils veulent. En deux jours, une série d'attentats a ensanglanté Bagdad et Baâqouba avec un lourd bilan de morts et de blessés. Cette flambée de violence ne manquerait pas de jeter des doutes sur la capacité des autorités irakiennes à assurer la sécurité et pourrait bouleverser le calendrier du retrait des troupes américaines du pays. Un scénario que Washington repousse pour le moment, sauf en cas de dégradation " vraiment catastrophique ". Mais ce climat d'insécurité aurait probablement des retombées négatives sur le comportement des électeurs et les pousserait à déserter les bureaux de vote. Un faible taux de participation entamerait la crédibilité de tout le processus électoral. Une question se pose, cependant : quel sera l'impact de ces élections sur l'unité du pays ? Les avis sont partagés à un moment où les tensions s'exacerbent et l'antagonisme intercommunautaire s'intensifie. Elles représentent de gros enjeux, non seulement pour l'Irak mais aussi pour les Etats-Unis qui espèrent la formation d'un gouvernement laïc et pour l'Iran qui redoute la résurgence du nationalisme et s'efforce de faire prévaloir la prédominance chiîte. Cependant, c'est la première fois en Irak que l'affrontement n'est plus entre Chiîtes et Sunnites mais entre blocs et coalitions qui doivent composer pour gouverner. Ceci augurera-t-il d'une nouvelle ère de paix pour le pays de l'Euphrate ?