De tous les artistes programmés à Carthage cette année, Nabiha Karaouli est la seule, du moins jusqu'à mardi dernier, à avoir distribué aux nombreux journalistes qui ont assisté à sa conférence de presse un dossier sur son spectacle du 20 juillet prochain. La rencontre fut conviviale malgré les premières questions embarrassantes qui lui furent posées à propos d'un incident qu'elle avait eu avec une consœur de la radio. Elle présenta ensuite son concert qui comportera les nouvelles chansons contenues dans son dernier album intitulé « Tahaddi » (Défi), d'autres airs sortis en février 2010, et un certain nombre de compositions nouvelles inspirées du patrimoine musical de Gafsa ou écrites en l'honneur de l'unité maghrébine. Le spectacle de mardi prochain, baptisé « Hel el bibane » est, explique Nabiha, une consécration de l'authenticité tunisienne et, en même temps, de l'ouverture du répertoire artistique local sur les musiques du monde. L'introduction d'instruments nouveaux dans l'orchestre oriental qui accompagnera la chanteuse (trompettes, trombones, saxophone, clarinette turque, duduk arménien) illustre la pluralité des univers musicaux que visitera Nabiha Karaouli à l'occasion du concert. Amine Bouhafa qui dirigera l'ensemble musical dit avoir confectionné avec cet heureux mariage de mélodies « une nouvelle robe » pour l'artiste d'origine gafsienne, soucieuse comme lui, à la fois de préserver le patrimoine tunisien et de l'ouvrir sur d'autres horizons. Mais « Hel el bibane », évoque une prière bien de chez nous et c'est pour Nabiha Karaouli une manière de conjurer le mauvais sort et d'entamer sous les meilleurs auspices ses prochaines sorties.