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Evoluer n'est pas déformer
Festival international de Carthage - Nabiha Karaouli en concert
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 07 - 2010

«Le plein», pas «le plein»‑: l'inquiétude de nos festivals cet été. Des artistes tunisiens programmés à «Carthage» en premier. Cela se comprend du reste. La plupart de ces «heureux admis» veulent d'abord justifier leur présence sur la prestigieuse scène du théâtre romain. Les contenus et les prestations, pour autant que «l'Arc» des grandins et la partie chaises donnent quelque impression d'affluence, n'ont qu'une importance relative. C'est ce qui se ressent le plus jusque-là?
La «Hadhra» de Fadhel Jaziri détient le record à ce jour, des milliers étaient au rendez-vous, mais avec le résultat que l'on sait. Najet Attia et Mokdad Shili ont, eux aussi, «franchi le cap», et dissipé, plus ou moins, les craintes.
Aucun problème, en revanche, pour Nabiha Karaouli, ce mardi. Le public est accouru, en grand nombre assister à un concert qui promettait moult nouveautés, dont des «portes toutes ouvertes» («Hel el bibane) aux musiques et aux sons venus d'ailleurs.
Un succès d'auditoire indéniable, d'un bout à l'autre, avec des moments de franche symbiose entre une Karaouli décontractée comme jamais, communicative (un peu trop!), et des «fans» (c'est le mot) réceptifs à tout, donnant, sans discontinuer, de la voix… et des hanches.
Compliments à la chanteuse pour l'examen de popularité réussi. Chapô même pour un spectacle, à dire vrai, bien ficelé, d'une professionnalité pratiquement sans failles, où l'orchestre (mixé à souhait‑: piano, cuivres, guitares, batterie, beaucoup plus «rocker» que «watari») la mini-chorale, l'interprète étaient techniquement à la hauteur.
Pourquoi ce «relookage»?
Reste le côté artistique, l'aspect musical proprement dit.
«Chauffer» des scènes et des publics est une chose, convaincre d'un art en est une autre. Convenons-en.
Que dire d'abord du programme?
Honnêtement, on s'attendait à mieux. A plus surtout. On a fait le compte : un maximum de répertoire connu, et peu, très peu, de chansons inédites. Que l'on sache, il y avait une exigence pour tout dossier proposé au Festival de Carthage‑: soixante-dix pour cent de nouveau, au moins. Les tubes, anciens ou récents, de Nabiha Karaouli enchantent toujours les écoutes, soit. Mais si l'objectif de «Carthage», cette année, est de stimuler et de renforcer la création nouvelle, quel intérêt y avait-il à les réadmettre, presque tous, et en priorité?
Mais l'entorse au «quota» n'est rien en comparaison avec ce que l'on aura fait de ces tubes. Entendre : ce «relookage à l'occidentale», ces arrangements excessifs, inappropriés, surchargés dont on les aura affublés, sinon «accablés»? Ce qui distingue les mélodies de Nabiha Karaouli, c'est leur simplicité, leur anthenticité, c'est ce charme typique de l'accent bédouin savamment mêlé aux intonations citadines. Les «gafsiennes», par- dessus tout, qui sont de vrais joyaux quand elles sont interprétées telles quelles. Les fondre ainsi dans des sonorités intempestives de rock et de reggae, était non pas les mettre au goût du jour, non pas leur ouvrir «les portes de la modernité», mais bien au contraire, les déformer gratuitement, les dépouiller de leur séduction naturelle, les rendre, pour tout dire, méconnaissables.
Le fait que cela fasse danser un parterre, et que celui-ci applaudisse à tout rompre, n'est pas un argument. Ne devait point l'être. Libre à nos artistes de penser à leur «business», au regard d'un grand festival, comme «Carthage», ils ont, malgré tout, une responsabilité culturelle, artistique (initiatique!) à assumer.
Le filon !
Ce qui surprend d'ailleurs, c'est que cela est devenu une sorte de mode d'emploi chez la majorité de nos artistes. Presque tous s'y mettent. En apparence pour «innover», «réactualiser», «s'adapter à l'époque», «s'ouvrir au monde», alors qu'en vérité, on cherche systématiquement à augmenter des audiences. Au prix même d'une dénaturation du patrimoine musical. Au risque de mettre en mal notre culture et notre identité.
La «Hadhra 2010» de Jaziri a abusé du «filon». Sans impressionner des tas, grâce à Dieu.
Mokdad Shili de même. Mais qu'y a-t-il gagné en fin de compte?
Nabiha Karaouli y a, à notre avis, beaucoup perdu. Elle avait un profil, un style, elle a choisi la confusion, l'acculturation, au prétexte «d'évoluer».
La musique tunisienne a plutôt besoin, aujourd'hui, de s'affirmer à partir d'elle-même. Ce n'est qu'une fois ce pari (re) gagné, qu'elle pourra sans craintes et sans dangers ouvrir grandes ses portes.


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