Après la santé, l'enseignement, le journalisme, la magistrature, les affaires, la conduite des autobus et des trains, le pilotage des avions, la femme tunisienne est entrée travailler, aussi, comme, cadre, dans les activités d'exploitation pétrolière, au fin fond du Sahara tunisien. Sept jeunes filles tunisiennes travaillent, en tant qu'ingénieurs, dans le champ pétrolifère d'El Borma, dans l'extrême Sud tunisien. L'information en a été fournie par Mme Bebiya Bouhnak Chihi, ministre des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées, en ouvrant, hier, à Gammarth, un atelier de travail de trois jours sur ‘'le renforcement du leadership féminin et de la participation de la femme à la vie politique, économique et au processus de décisions au niveau local'', organisé, conjointement, par le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche ‘'CAWTAR'' et l'Institut International de Recherche et de Formation des Nations Unies pour la promotion de la Femme ‘'UN-INSTRAW'', en collaboration avec d'autres partenaires tunisiens, espagnols et canadiens. Apprendre à défendre sa cause La ministre a passé en revue les réalisations accomplies en Tunisie, notamment depuis le Changement du 7 novembre 1987, pour renforcer la participation active de la femme tunisienne à la vie politique, économique et au processus de prises de décisions, à l'échelle nationale et locale. Aujourd'hui, en Tunisie, la femme représente 27% des forces actives du pays, alors que 33,6% des membres des nouveaux conseils municipaux issus des élections municipales de 9 mai dernier sont des femmes appartenant au Rassemblement constitutionnel démocratique ainsi qu' aux divers autres partis politiques actifs sur la scène nationale. Au même moment, la Tunisie compte plus de 18 femmes chefs d'entreprise. L'atelier a groupé un nombre important de conseillers municipaux principalement de sexe féminin appartenant aux divers partis politiques ainsi que des représentants des deux sexes de nombreuses associations de développement dont l'Association de Soutien à l'Auto -Développement (ASAD), un des partenaires à l'organisation de cet atelier. Cependant, un effort supplémentaire devrait être déployé, à cet effet, principalement dans les zones rurales et semi –urbaines, à en juger par les conclusions d'une étude réalisée par le centre CAWTAR et l'UN- INSTRAW sur ce sujet et couvrant trois pays maghrébins, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. Sur le plan politique, des initiatives particulières devraient être prises par les partis politiques pour renforcer la participation de la femme à la vie politique. En Tunisie, de tous les partis politiques actifs sur la scène, seul le RCD, parti au pouvoir, a adopté, sous l'impulsion personnelle du Président Zine El Abidine Ben Ali, des mesures de discrimination positive en faveur de la femme, en vue de renforcer sa participation à l'action politique, au sein du RCD, à l'échelle nationale et locale. Un quota assez important est réservé aux femmes dans les listes des candidats du RCD aux différentes élections organisées dans le pays. Les autres partis politiques tunisiens défendent activement la cause de la femme et encouragent sa participation active à la vie politique et économique. L'objectif de ce séminaire est de se pencher sur la situation en matière de participation politique et économique de la femme en Tunisie, en particulier dans les zones rurales et semi -urbaines, à la lumière d'enquêtes faites à ce propos en vue de rechercher les solutions et les moyens propres à renforcer davantage cette participation au niveau local. Mme Bebiya Bouhnak Chihi a exprimé son appréciation de l'approche scientifique des questions relatives à la femme arabe, appliquée par le centre CAWTAR. Le représentant de l'agence espagnole de coopération internationale qui a financé l'étude signalée, M. Guillermo Caro, a noté, aussi, que le diagnostic d'une situation est souvent plus difficile que la recherche des solutions aux problèmes constatés. Une bonne partie des travaux est consacrée à la formation des participants et participantes à l'art de défendre la cause féminine auprès des pouvoirs publics et des décideurs, soit l'art du plaidoyer. Le lobbying, très actif dans les pays développés et aux Etats-Unis d'Amérique plus spécialement, repose beaucoup sur le plaidoyer. Il s'agit d'apprendre ce qu'est le plaidoyer, ce qui le caractérise par rapport aux autres mécanismes comme la discussion, les groupes cibles du plaidoyer. Rien ne se donne mais il faut savoir et pouvoir convaincre pour obtenir ce à quoi on aspire.