L'inculpé dans cette affaire est un jeune apparemment pétri de qualités. Il a toujours essayé de gagner sa vie d'une manière légale. Il a souffert d'une jeunesse assez perturbée puisque ses parents divorcés l'avaient pratiquement laissé tomber et l'ont livré à son propre sort. Il a pu se procurer un travail qui lui permettait de subvenir à peu de choses, mais cela l'incitait à redoubler d'efforts pour améliorer ses revenus. Il a pu se procurer un petit espace à la rue Sidi Boumendil où il exposait sa marchandise. Pas loin du lieu de son travail il a trouvé logement dans un coin de chambre d'une oukala. Le hasard a voulu qu'à l'intérieur de son lieu de repos il ait connu un jeune homme au casier judiciaire assez chargé, ayant été condamné à maintes reprises pour plusieurs affaires de vol. Il échangeait de temps en temps quelques paroles avec lui mais a toujours essayé de l'éviter. Cet intrus a tenté de le convaincre de coopérer avec lui dans des opérations de vol. Ça pourrait rapporter gros lui disait-il, mais le jeune commerçant n'est jamais tombé dans le piège. Il a refusé de mettre sa vie et sa jeunesse en danger et ne voulait pas non plus de gain illicite. Ceci a rendu la relation entre les deux jeunes hommes, assez tendue puisque à chaque fois où ils se rencontraient, le jeune commerçant subissait des insultes. Il se taisait et ne disait mot. Le jour des faits, au moment où le commerçant allait joindre son lieu de travail, il s'est vu attribuer de la part du jeune délinquant des qualificatifs qu'il n'a pas digérés. Il a alors décidé de mettre fin à ce comportement. Il fallait réagir. Il s'est armé d'un couteau et s'est dirigé vers celui qui n'a fait que l'importuner. Il a essayé au début de le raisonner en lui demandant de mettre fin à son comportement, la réponse fut tout ce qu'il y a de plus agressif. Une bagarre a éclaté durant laquelle le délinquant a pris le dessus. A ce moment précis, le jeune commerçant tira le couteau qu'il cachait dans sa poche lui asséna plusieurs coups et lui balafra le visage. Il l'a laissé étendu et s'est enfui. Alertés les auxiliaires de la justice sont arrivés à arrêter le jeune commerçant qui, dès le premier interrogatoire a reconnu les faits. Il a été traduit devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance, inculpé de port et utilisation d'arme prohibée ainsi que d'une grave agression. Il a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme. Ayant fait opposition, il a été traduit de nouveau devant la cour d'appel. Il a expliqué au juge que le plaignant est responsable de cette situation. Il n'a fait que me harceler afin que je le suive dans ses opérations frauduleuses et c'est devant mon refus qu'il m'a rendu la vie difficile a-t-il déclaré. Son avocat a demandé au juge de réviser la première condamnation d'autant plus que l'inculpé n'a jamais eu des démêlées avec la justice et qu'il a agi sous l'emprise de la colère. Cela n'était pas l'avis des juges qui ont considéré que nul n'a le droit de se faire justice soi même. Ils ont confirmé le premier jugement.