Gérant de son propre restaurant situé dans une cité périphérique de la capitale, il avait l'habitude de recevoir un de ses amis. Plusieurs fois ce dernier s'est présenté sans le sou pour dîner et différer à plus tard le payement de sa facture. Comportement qui a gêné le propriétaire et l'a mis dans l'obligation de demander son dû avant de le servir. Le jour des faits, et comme à l'accoutumée, l'ami s'est présenté s'est attablé et a choisi son plat. A ce moment survint le gérant qui, après l'avoir salué, lui a demandé de payer à l'avance. Cette demande n'était pas du tout pour plaire au client. Une altercation a vite dégénéré en dispute. Le client, fort de ses biceps s'est mis à tabasser le gérant jusqu'à ce que ce dernier ait perdu toutes ses forces et s'est écroulé par terre. Cela n'était pas suffisant car son agresseur a retiré de sa poche un cran d'arrêt et a balafré le visage du gérant. Conduit d'urgence à l'hôpital où il a reçu les premiers soins, le gérant est allé de suite au poste de police où il a déposé plainte contre son agresseur. Plainte confirmée par un certificat médical nécessitant 15 jours d'arrêt de travail et de suivi médical. Arrêté, l'agresseur a reconnu son forfait déclarant qu'il a été ridiculisé devant les autres clients par le propriétaire du restaurant et que ce dernier a agi de la sorte pour des différends qu'ils ont eu ensemble. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Devant le juge, il a déclaré qu'il y a eu un échange de coups entre lui et le plaignant. Ce dernier présent dans la salle a donné sa version des faits. Les juges ont pu constater de visu la cicatrice causée par la blessure. Constat qui ne pouvait pas être discuté par l'inculpé. Ce dernier a quand même nié avoir utilisé un couteau. Il a déclaré qu'il portait une grosse bague et c'est suite à un coup de poing qu'il y a eu blessure. Après les délibérations, le juge l'a condamné à une peine de quatre mois de prison ferme pour agression et deux mois ferme pour port et utilisation d'arme prohibée. Ayant fait opposition, il a été traduit de nouveau devant la cour d'appel. Au cours de l'audience, il a reconnu les faits et a demandé pardon. Son avocat a déclaré que son client regrette son geste. Il a prié le juge de considérer sa situation sociale. Père de famille il est leur seul soutien. Il a prié le juge de lui accorder les circonstances atténuantes. Après les délibérations, le juge a confirmé le 1èr jugement mais a modifié la peine en la ramenant à deux mois de prison ferme. L'accusé a été mis en garde contre toute récidive.