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Parti pour une baignade, il s'est retrouvé à l'ombre
Publié dans Le Temps le 25 - 01 - 2010

La fin du mois de Juin 2009, une belle journée d'été où les plages sont envahies dès les premières heures de la journée par les baigneurs venus de toutes parts surtout lorsque la plage se trouve à quelques centaines de mètres de la gare.
C'est le cas de la ville de la goulette. Une plage immense, des restaurants à gogo sur l'avenue Roosvelt . Des familles, des amis, toutes les franges de la population trouvent un lieu propice, chacun selon sa bourse, pour oublier les soucis du travail et les problèmes quotidiens.
Trois jeunes issus d'une cité populaire de la banlieue de Tunis ont décidé de passer la journée ensemble . Le lieu le plus indiqué pour eux était la plage de la goulette. C'était également une occasion pour qu'ils puissent se réunir quelque part pour s'adonner à la dive bouteille. Tel était leur programme au départ. Seulement à l'approche du crépuscule et au moment où ils allaient rentrer chez eux en prenant la route qui mène vers la gare, ils se sont trouvés face à un Monsieur d'un certain âge. Ils l'ont encerclé, le premier lui a fouillé la poche et lui soutiré un paquet de cigarettes. Les deux autres lui ont collé un débris de bouteille en le menaçant de lui balafrer le visage si jamais il essaye de se défendre. Ils lui ont subtilisé son téléphone portable ainsi qu'une somme d'argent.
Ils ont continué leur chemin comme si de rien n'était.
L'inculpé dans cette affaire est l'un des trois jeunes hommes . Juste après avoir commis l'acte d'agression Il a décidé de ne pas accompagner ses deux acolytes et de prolonger sa soirée à la goulette d'autant plus qu'il avait faim .
Il s'est dirigé vers un des locaux de préparateurs de sanwichs. Au moment où il attendait son tour pour être servi, la victime du vol , de passage devant ce local a aperçu son agresseur. Il l'a rigoureusement maîtrisé et l'a sommé de lui suivre au poste de police.
C'est ainsi que le jeune homme a été arrêté . La plainte de la victime ne laissait aucune place au doute, puisqu'il l'a reconnu.
Sommé de répondre aux questions de l'enquêteur, il a vite fait de donner les noms et adresses de ses deux complices dans cette agression. Toutefois il s'est disculpé en accusant ses deux amis d'avoir commis le vol et l'agression. Il a assisté de loin à cette opération et n'a jamais ni volé ni agressé le plaignant.
Lors de la confrontation , ce dernier a reconnu le jeune homme et l'a désigné comme étant celui qui lui a subtilisé un paquet de cigarettes tandis que les deux autres le portable et l'argent.
Le jeune homme a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Ses deux complices sont toujours recherchés.
Devant le juge il a nié complètement avoir agressé ou volé le plaignant. Il a reconnu avoir accompagné ses deux amis pour une journée de détente à la plage. Il les a vu entourer le plaignant au moment où ils allaient rentrer chez eux, mais n'a jamais participé à l'opération.
Le juge lui a pourtant lu le procès verbal de la confrontation dans lequel la victime déclare avoir reconnu le jeune homme et que c'est lui qui lui a subtilisé le paquet de cigarettes en fouillant ses poches.
Malgré cette lecture , l'inculpé a continué à nier et à clamer son innocence.
L'avocat a essayé de convaincre le juge qu'il y a un doute qui plane sur cette accusation. Il n'a pas trouvé explication à la déclaration de la victime qui prétend que l'inculpé lui a fouillé ses poches et lui a subtilisé un paquet de cigarettes. Si son client avait l'intention de le voler pourquoi s'est-il limité au paquet de cigarettes. Pourquoi n'avait-il pas pris le portable et l'argent ??
C'es la raison pour laquelle l'avocat a prié le juge de prononcer l'acquittement pour le doute qui plane sur cette affaire et que le doute ne pourrait être favorable qu'à l'accusé. Le cas échéant et si la cour est convaincue du contraire il a demandé au juge d'infliger à son client le minimum de peine.
Après les délibérations , l'inculpé a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme.


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