Il est difficile de comprendre pourquoi les Etats-Unis font confiance au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu alors qu'une large majorité de ses concitoyens doute du sérieux de ses intentions à conclure un accord de paix avec les Palestiniens. Ce sentiment est partagé par plusieurs observateurs et analystes et par nombre d'acteurs agissant sur la scène proche-orientale étant conscients que le pourrissement de la situation dans cette partie instable de la planète nuit gravement à leurs intérêts vitaux. Les Etats-Unis sont les premiers concernés et seront les premiers à cueillir les dividendes de la paix en cas de conclusion d'un accord entre Palestiniens et Israéliens. En fin de compte, ce sont les intérêts qui priment. Washington constate à ses dépens que l'éternisation du conflit et son alignement systématique sur les thèses israéliennes au détriment d'une solution juste et équitable ternit son image dans le monde arabo-musulman et alimente les haines contre son statut de protecteur d'un Etat hors-la-loi, envahisseur et arrogant. Barack Obama tente d'y remédier. Le conflit palestino-israélien a toujours occupé une place importante dans son agenda même depuis la présentation de sa candidature. La réconciliation avec le monde arabo-musulman et la paix au Proche-Orient avec la solution de deux Etats, sont depuis son investiture à la présidence américaine, parmi les premières de ses priorités. C'est dans ce cadre qu'il faut chercher les causes du zèle américain à ramener les protagonistes du conflit à la table des négociations. Malheureusement pour lui, la conjoncture lui est défavorable. Il est face à un gouvernement israélien extrémiste, conduit par un Premier ministre roublard, et de l'autre côté, devant une scène palestinienne gangrenée par les dissensions internes. Ceci est de nature à inciter au pessimisme. Et même l'empressement de Washington à engranger un quelconque succès avant l'expiration du moratoire sur la colonisation juive dans les territoires occupés ne pourra sauver ces pourparlers directs d'un échec annoncé. Qui empêchera Netanyahu de trouver un quelconque prétexte pour claquer la porte et d'en faire porter la responsabilité aux Palestiniens. Et puis, le Hamas et les organisations palestiniennes radicales sont aux aguets. On annonce, déjà, un regain de la violence à Gaza avec son lot d'agressions israéliennes et de morts palestiniens.