Sujet curieux et intéressant, le statut juridique de l'enfant à naître a été le thème du cours inaugural, marquant, mardi 14 septembre, l'ouverture de l'année universitaire à la Faculté des sciences juridiques et sociales de Tunis et qui a permis aux nombreux auditeurs venus à cette occasion entendre un nouveau son de cloche concernant plusieurs questions à cet égard, dont l'avortement. La conférencière, une enseignante à la même Faculté, Mme Sonia Mallaki El Euch, a plaidé pour les nouvelles thèses scientifiques selon lesquelles l'embryon constitue une entité biologique autonome, distincte de ses parents et capable de se développer par elle-même, dès sa conception, suite à la fusion des gamètes mâle et femelle de son père et sa mère. De ce fait, l'embryon représente, dès le départ, une personne humaine digne de la protection et de la jouissance de tous les droits octroyés juridiquement aux personnes humaines. Personnalité juridique et personne humaine La conférencière a, dans ce contexte, mis l'accent sur le caractère avancé du droit tunisien dans ce domaine, en soumettant l'interruption volontaire de la grossesse à des conditions strictes, tandis que des cas de jurisprudence enregistrés en Tunisie ont traité l'embryon en tant qu'être doté de la personnalité juridique, en lui octroyant le droit d'obtenir des dommages pour préjudices subis. Or, l'attribut de la personnalité juridique confère la qualité de personne humaine à celui à qui elle est attribuée. Dans le même ordre d'idées, la conférencière a réclamé, en conséquence, des soins dignes de l'être humain aux fœtus morts nés avant terme ou à terme, en cessant de les considérer comme des déchets médicaux et des pièces anatomiques qu'on jette sans aucun égard. Le cadre tunisien régissant la médecine de reproduction se caractérise aussi par des dispositions très avancées en matière de protection de la vie qui est proclamée sacrée, d'où, entre autres, l'interdiction du clonage humain et de la conception des embryons à des fins commerciales, mais les actes thérapeutiques sur l'embryon sont tolérés. Par la même occasion, le doyen de la Faculté, M. Fadhel Moussa a passé en revue les grandes lignes du programme d'actions de l'établissement pour la nouvelle année universitaire 2010-2011 qui verra, notamment, la sortie de la première promotion des licenciés de la Faculté, selon le régime LMD, et l'édition d'une revue propre à l'établissement dénommée ‘' Revue tunisienne des sciences juridiques''.