Plus de 139 pays à Shanghai pour une manifestation grandeur nature ; 70 millions de visiteurs pour percer l'énigme - plutôt les énigmes – d'une ville qui a bercé l'humanité d'un charme envoûtant, tissé par des milliers d'années de route de la soie, l'emblème, la symbolique et la grandeur. La dimension de Shanghai, surgit, telle une évidence géométrique au milieu d'une planète à part, cet Empire qui n'a de cesse d'être, celui du Milieu. Or, Tunis en était. La Tunisie, tranquille, contagieuse de par son sens de l'hospitalité et son aptitude d'être à la page s'est choisie cet emblème pour entourer de fastes « La Journée nationale tunisienne à Shanghai ». Au milieu des dinosaures de la planète, la présence tunisienne fut intense de spécificités ; riche de diversité ; multi disciplinaire, multi-cuturelle brassant un éventail architectural, artistique, touristique et culinaire indicibles… Et le tout drapé de la force ensorcelante de nos encens, de notre artisanat, de nos arômes et c'était comme si Shanghai ou du moins un pan de Shanghai s'était pour ainsi dire tunisifié !... un moment on se serait cru dans l'un des cafés des nattes à … Sidi Bou Saïd… Message fort. Emblématique. Et, surtout, sincère. Plus connus qu'on ne le croyait ! Qu'est-ce qui fait – surprise à priori – qu'à des milliers de kilomètres, les gens de Shangaï, les Chinios et leurs visiteurs soient au fait de ce qui se passe en Tunisie. A la visite du pavillon tunisien, personne parmi les visiteurs n'en paraissait surpris. Le délégué général adjoint de cette grande manifestation en a encore vanté les mérites en présence de M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat qui a présidé la Journée tunisienne à la tête d'une délégation dont l'objectif consistait aussi à dénicher des opportunités de partenariat et à attirer des investissements vers la Tunisie. Un documentaire passa, par ailleurs, en revue les acquis et autres réalisations de la Tunisie tant sur les plans social, économique, environnemental qu'en ce qui concerne la qualité de la vie. Percussion… mais pas assez Il est vrai que des hommes d'affaires tunisiens font déjà preuve de percussion dans le vaste marché chinois. Un marché de plus d'un milliard, deux cent millions de personnes. Cela reste justement en deçà de ce dont on est en droit de prétendre. Et c'est dès lors à travers ce genre de manifestations que, tels les fibres de la soie, les liens économiques se tissent. Tête de pont C'est ce qu'a déclaré M. Ridha Ben Mosbah, appelant les investisseurs chinois à explorer le potentiel tunisien et à y investir. Le ministre a aussi évoqué les relations séculaires entre les deux pays, depuis 1946, ce qui fait d'ailleurs, de notre pays la tête de pont idéale pour véhiculer les valeurs chinoises vers l'Europe et l'Afrique. Il n'empêche, des hommes d'affaires de chez nous se sont pour ainsi dire « attaqués » à la Grande Muraille… dont M. Abdelwaheb Ben Ayed qui y a édifié une unité d'emballage pour l'huile d'olive en attendant d'autres créneaux. Pour sa part, M. Abdellatif Hmam, PDG du CEPEX s'est dit optimiste, affirmant que ce genre de manifestations prépara encore plus le terrain à un partenariat plus entreprenant… En tous les cas, les Chinois savent parfaitement que le site Tunisie est à la fois une terre d'investissement et de rentabilisation de leurs capitaux qu'une parcelle fiable vers l'Europe. De nos jours, il n'existe plus de pays lointains. Par nature, les Chinois aiment embrasser le monde. Et par nature, les Tunisiens savent comment tourner l'horloge du monde. Affinités qu'il va falloir cultiver et optimiser. Et d'ailleurs, avant de partir vers la Chine, Marco Polo se trouvait à peine à quelques miles de Kélibia…