« Dans l'amour, dans le jeu mystérieux des corps, dans la foudre du désir, l'enjeu véritable, celui qui embrase chacune des rencontres, demeure la quête éperdue d'une part de soi-même, depuis longtemps oubliée » d'Emile Ollivier. Lorsque nous évoquons l'amour, notre pensée, nos souvenirs vont aux personnes chères et très souvent il se confond avec l'être aimé, objet de notre désir. Mais où nous plaçons-nous par rapport à nous même dans ce tandem ? Il est vrai que la tendresse des sentiments et l'exaltation des corps sont autant de signes, autant de lieux où l'amour exulte, anime et ravive la flamme des êtres. Nous nous complaisons dans cette combinatoire où désir et quête nous rapprochent, nous unissent parfois à l'autre. Mais si le mystère de la rencontre nous unit à notre « alter ego », le jeu de la séduction cache dans ses soubassements l'enjeu de la révélation à soi. En effet, à chaque nouvelle rencontre, à chaque parade amoureuse, une part de nous est révélée. Elle est transcendée, mise à nu par le pouvoir du sentiment noble et le mystère de l'alchimie des corps et des esprits. Ce qui est enfoui en nous n'est autre que cet ardent boucan de vie, cette sensation oubliée d'être entier : corps et âme, conscient et inconscient, platonique et fougueux, généreux et égoïste. Ainsi, nous sommes mis face à notre complexité, face à nos paradoxes. Un paradoxe qui dicte notre vie, lui donne un sens et donne du sens à nos entreprises amoureuses. Par et grâce aux mots, l'écrivain haïtien Emile Ollivier met en évidence le dessein du plus noble des sentiments humains : révélation à l'autre et à soi, l'amour serait le miroir où se reflètent les facettes de notre âme et où se réfléchissent nos pensées les plus secrètes. De la sorte, l'oubli n'est qu'un leurre, un mensonge que vient dissiper la vérité abrupte et crue de l'amour…