Du haut de la tribune de l'ONU, le président américain, Barack Obama, s'est peut-être montré un peu trop optimiste. Il a affirmé que l'instance internationale pourrait recevoir un nouveau membre d'ici un an, la Palestine. Une déclaration qui pourra faire date si ce vœu finit par être exaucé avec l'accès de ce pays à son indépendance et qu'il devienne membre à part entière de l'ONU. Reste que les faits sur le terrain se présentent sous un autre jour. Bien qu'ils soient parvenus à ramener Israéliens et Palestiniens à s'asseoir à la table des négociations directes, les Etats-Unis ne sont pas pour autant parvenus à un engagement de la part d'Israël à proroger le moratoire sur le gel de la colonisation (qui expire, d'ailleurs, dans deux jours), pierre d'achoppement entre les deux parties. Entre Netanyahu qui ne donne aucun signe de fléchissement sur ce dossier et Abbas qui menace de ne pas négocier « un jour de plus » si la colonisation reprend, le fossé paraît difficile à combler. Le Président américain est, donc, appelé à faire davantage de pressions sur Israël s'il compte donner une chance réelle aux négociations d'aboutir. C'est une mission qui s'annonce ardue au vu du contexte politique interne américain. Les Démocrates craignent déjà une déroute aux élections de mi-mandat du mois de novembre et l'on voit mal le Président américain « s'aventurer » sur ce terrain au risque de se heurter au puissant lobby juif américain. Tenter « d'arracher » de nouvelles concessions à Mahmoud Abbas ne paraît pas, non plus, une option « jouable ». L'Autorité palestinienne qui participe à ces négociations sans un consensus de la plupart des factions palestiniennes, ne va pas se permettre d'être davantage fragilisée sur la scène intérieure, en acceptant le cas échéant, de cautionner la politique israélienne du fait accompli. D'aucuns souhaitent que l'appel du Président américain ne se transforme pas en un vœu pieux. Or, pour le concrétiser, il faudra prendre un risque politique élevé.