‘'La Femme arabe face aux défis de la société de l'information ‘' tel est le thème d'une Conférence internationale tenue, hier, à Gammarth, sous le haut patronage de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat et Présidente en exercice de l'Organisation de la femme arabe, à l'initiative de l'Organisation arabe des technologies de l'information et de la communication, avec la collaboration du ministère des Affaires de la femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées. Au programme une série de communications et d'interventions faites par des spécialistes arabes et internationaux sur diverses questions intéressant notamment ‘'le droit de la femme d'accéder aux technologies de l'information et de la communication '', ‘'la réduction de la fracture numérique entre l'homme et la femme'', et ‘'les TIC, base de développement économique et social pour les femmes'', outre une table ronde intitulée ‘'les TIC : perspectives prometteuses pour la femme.'' L'objectif est de contribuer à l'instauration d'une société de l'information équitable et globale, et permettre ainsi à la femme arabe de tirer profit des opportunités de promotion qu'offrent les TIC. Mme Khadija Hammouda Ghariani, secrétaire générale de l'Organisation arabe des technologies de l'information et de la communication (AICTO) dont le siège se trouve à Tunis, a rappelé la tenue, à Tunis également, en 2008, à l'initiative de l'AICTO, d'une Conférence internationale similaire sur la femme arabe dans l'espace cybernétique mondialisé. Elle a émis l'espoir de voir ces initiatives de l'AICTO se conjuguer fructueusement avec les autres initiatives arabes communes en vue de réaliser l'égalité entre l'homme et la femme dans la Région arabe, et permettre à la femme arabe, à travers l'accession aux TIC, au double plan de l'utilisation et de la production, d' assumer au mieux son rôle, et contribuer activement au développement des pays arabes. Réalisations tunisiennes Présidant l'ouverture officielle des travaux, Mme Bebia Chihi, ministre des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, a souligné que la fracture numérique constitue une fracture économique, à quelque niveau où elle se situe. Or, selon les intervenants, il existe réellement une fracture numérique entre les genres, dans les pays arabes, favorisée par l'inégalité des chances dans l'accès à l'enseignement. Le taux général d'analphabétisme dans les pays arabes est élevé, et l'analphabétisme représente une des entraves principales à l'accès aux TIC, mais il sévit particulièrement chez les femmes. Certains pays arabes ont réussi, par contre, à franchir des pas considérables dans la voie de l'accession de la femme aux TIC, à l'instar de la Tunisie, comme l'illustrent les chiffres donnés à ce propos par Mme Bebia Chihi et qui lui ont valu des classements très honorables en la matière, à l'échelle mondiale, continentale (africaine) et régionale (arabe). Ainsi, les jeunes filles représentent 50% des étudiants tunisiens inscrits dans les filières enseignant les technologiques de l'information et de la communication dans le supérieur, tandis que les jeunes filles représentent annuellement 47% des diplômés de ces spécialités. Au même moment, 42% des enseignants de ces spécialités sont des femmes, alors que le tiers des personnels des entreprises publiques spécialisées dans les TIC sont des femmes. Cette conférence se tient, par ailleurs, à quelques semaines, de la tenue, fin octobre, du 3ème Congrès de l'Organisation de la femme arabe présidée par Mme Leïla Ben Ali, sur le thème ‘'la femme arabe, partenaire essentiel dans le processus du développement durable''. La ministre des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées a lancé un appel pour un redoublement des efforts de tous en vue d'assurer l'égalité numérique entre les genres, car, a-t-elle souligné, le développement des peuples se mesure, aujourd'hui, à l'aune de leur réussite dans la réalisation d'une participation efficace de l'homme et de la femme grâce à un accès égal au savoir et à la technologie et leur utilisation au service du développement et de l'insertion active dans le courant de la modernité et du progrès.