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Euthanasie et débat de conscience
Médecine, éthique et religion
Publié dans Le Temps le 05 - 10 - 2010

La question est, plus que jamais, actuelle. L'euthanasie provoque un débat émulatif voire même houleux à l'étranger et dans un pays de culture musulmane comme le nôtre, on ne daigne en parler. L'euthanasie est frappée du sceau du tabou dans nos murs où il est prohibé de décider de la fin de vie d'une personne agonisante. Le corps humain étant vénéré par notre religion.
Il revêt même un caractère divin. Mais qu'en est-il de la pratique de l'euthanasie dans sa phase passive, en ce sens où l'on peut ne pas prendre les médicaments qui nous sont prescrits pour accélérer l'inéluctable fatalité et d'aider son corps à s'éteindre naturellement ?
Devant l'acharnement thérapeutique et l'obstination déraisonnable de certains face à la maladie d'un proche, la question de l'euthanasie refait surface à chaque fois qu'il est question de se donner une raison et d'éviter l'agonie à une personne souffrante. Le message de l'Islam dit-on est clair : la vie est faite pour être vécue. La maladie une épreuve qu'Allah nous envoie. Et une fois le cap de la maladie est dépassé en on ressort plus fort. Pourtant, en Islam, se soigner relève du ‘'moubah'' qui se traduit littéralement par ‘'le permis''. C'est-à-dire qu'on peut ne pas prendre de médicaments même si on a espoir en la guérison. Ce cas de figure se présente notamment dans les maladies incurables comme les maladies cancéreuses où le traitement en lui-même est une souffrance qu'on inflige au malade. Si l'on souhaite accélérer l'inéluctable, on n'est nullement obligé de se soigner. « C'est vraiment insensé. Je n'arrête pas de penser que ma mère m'a donné la vie et que j'ai essayé d'abréger la sienne. La mort était un ultime cadeau que je pouvais lui offrir. Le plus clément peut être. J'ai tout fait pour négocier avec le destin. J'ai été désabusé et sans armes face à cette tumeur maligne méchante et virulente qui a fini par terrasser l'être le plus cher dans ma vie.» se rappelle S.K. dont la maman était atteinte d'un sarcome.
Ce qu'en pense la science
La science donne un autre son de cloche. Du moins ceux qui adhèrent aux prises de positions du professeur Axel Kahn qui a été des nôtres samedi dernier à la Cité des Sciences. En sa qualité d'éminent généticien et spécialiste de la question de l'éthique médicale le professeur Kahn s'est prononcé sur la question sujette, à l'étranger, à un tapage médiatique sans pareil. Notre spécialiste médecin et essayiste et par-dessus tout un ancien membre du comité consultatif national d'éthique et l'auteur du livre ‘'Un type bien ne fait pas ça'' a fait remarquer que « le but de la médecine n'est pas de maintenir une vie mais garder celle qui vaut d'être vécue. Il y a des limites à ce qu'on fait, bien sûr avec l'avis de la famille. On ne peut pas par exemple garder en vie une personne dans le coma et qu'on est sûr qu'elle est vouée à la mort » Pour ce qui est de sa position par rapport à l'euthanasie le professeur Kahn a fait montrer que la question se traite au cas par cas. En ce sens où selon les cas qui se présentent on décide ou pas d'aider quelqu'un à mourir. « Si une personne décide de mourir et que de son propre gré elle demande à son médecin traitant à regagner un monde meilleur, celui-ci ne doit pas répondre à son vœu. Le rôle de la médecine consiste à lui donner raison de vie. Lui apporter la chaleur humaine et les soins nécessaires pour atténuer ses souffrances et apaiser ses douleurs», souligne-t-il. Sauf que dans les cas des maladies cancéreuses, les soins palliatifs de la médecine moderne se sont montrés incapables de soulager les maux. L'euthanasie a fait irruption comme une porte de sortie pour aider les personnes à mourir dans la dignité ! Dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord qui la pratiquent, la décision de fin de vie se fait de plusieurs manières : comme par exemple par l'interruption du traitement, par l'injection de produits qui provoquent la mort, par l'arrêt de la nutrition ou de l'hydratation et par l'administration de sédatifs en doses importantes.
Une pratique ancienne
La pratique de l'euthanasie a pourtant existé depuis la nuit des temps mais elle avait d'autres appellations. Les Grecs l'ont pratiqué même si Hypocrate et ses disciples s'y sont refusés « Je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion», dit le serment du père de la médecine. Le terme euthanasie renvoie, en effet, à deux éléments tirés du grec dont le préfixe « eu » signifie « bien », alors que « thanatos » veut dire « mort ». L'euthanasie est donc littéralement « la bonne mort » qui permettrait d'en finir avec les souffrances d'une vie, dont le moins qu'on puisse dire, est loin d'être un long fleuve tranquille.


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