Posons une question toute simple : avons-nous besoin qu'on nous prodigue des leçons en matière syndicale ? Et les organismes qui font constat de l'état des lieux en Tunisie, savent-ils au fait que la Tunisie est le berceau du syndicalisme arabe et africain et que les noms de M'hamed Ali El Hammi et de Farhat Hached, en sont l'emblème, le refuge et la source? Les membres de l'organisation Human Rights Watch séjournent depuis deux mois en Tunisie. Ils se sont déplacés à leur guise, ont relevé à bon escient le degré de dynamisme social dans notre pays et conclu, en fait, que la Tunisie est engagée dans un processus de transparence en matière d'exercice des libertés et des droits syndicaux. Dans la foulée, manie épidermique chez celles qu'on appelle « Démocraties libérales », on ne s'empêche pas de titiller le vis-à-vis sur les droits de l'Homme… Notion qu'elles ont tout fait pour la rendre restrictive, en fait. Or, quoique élogieux sous certains aspects, le rapport adopte une plate dialectique consistant en le classique et, désormais, suranné « oui, mais ». « Oui, vous adoptez la transparence en Tunisie. Mais, il y a des restrictions à quelques niveaux ». C'est ce que laisse entendre le rapport prenant pour référence une hypothétique « union des journalistes » - dont personne n'avait perçu l'utilité en présence d'un syndicat élu – et d'une fantasmagorique Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT) dont personne n'a entendu parler. Et c'est là le hic : s'agit-il de droit à l'exercice syndical – légal, raffermi et défendu dans les textes - ou de profusion de syndicats ? S'agit-il de fondements de l'exercice syndical, ou de ramifications qui rendraient obsolète la structure syndicale ? Faisceau de contradictions, au demeurant et finalement, l'incapacité à comprendre les spécificités tunisiennes. Toutes les portes sont ouvertes devant les membres de cette organisation. Et même les portes des prisons… Dites-nous si une Organisation américaine ou internationale a pu visiter… Abou Gharib ? Dites-nous si, un jour, une Organisation pourra pénétrer dans l'enfer de Guantanamo ? Il est clair que les ONG – pas toutes – prêtent l'oreille aux éternels négativistes mais qui sont aussi, malheureusement, quelques uns parmi nos concitoyens ayant choisi de s'engager dans les méandres ténébreuses du « droit de l'hommisme ». Lorsque l'Organisation « Human Rights Watch » prend fait et cause pour un ancien bureau directeur du syndicat national des journalistes clairement embrigadé et supplanté par un autre légitimement élu, il y a comme une part de fantasme récurrent espèce de mauvaise conscience de certains activistes américains depuis leur chasse aux sorcières… Car, nous n'avons rien à cacher, même si, dans tout pays souverain, le linge sale (si jamais il y a linge sale) se lave en famille !