La laitière de La Fontaine, était animée d'une bonne intention, celle de faire fructifier son argent, en faisant des acquisitions avec le prix de vente de son lait. Ses vœux auraient pu se réaliser si elle n'avait pas eu l'idée de sautiller, ce qui fit tomber le pot qu'elle avait sur la tête et en fit perdre le contenu. Quant à la fermière dans la présente affaire, elle voulut réaliser indûment des gains en procédant à des manœuvres frauduleuses. Contrairement à la laitière du fabuleux fabuliste français, au lieu de sautiller, elle a fait sautiller un agriculteur venu lui acheter une récolte de raisin sur pieds, et qui a dû lui remettre, pour requérir son assentiment, en plus d'une avance sur le prix en argent liquide, deux chèques de la somme totale de 25 mille dinars. Mais, non seulement lesdits chèques ont été remis à des tiers en paiement de ses propres dettes, mais la fermière a refusé en outre de lui livrer la marchandise convenue, en prétextant qu'elle n'a pas été payée, et en niant avoir reçu une quelconque avance en liquide. Ce qui incita l'agriculteur à agir contre elle, pour escroquerie, par une requête au procureur de la République. Elle comparut dernièrement devant le juge d'instruction, près le tribunal de première instance de Grombalia, et nia les faits incriminés , alors que le plaignant a présenté pour soutenir son action, un constat d'huissier selon lequel, les chèques remis à la fermière par le plaignant ont servi à payer d'autres dettes contractées par cette dernière. Le plaignant estime qu'il a été lésé, ayant été empêché d'avoir la récolte de raisin, selon ce qui a été convenu préalablement avec la fermière. Qui paiera les pots cassés…. ?