Les affaires de guérisseurs se ressemblent même si les décors et les personnages changent parfois, mais cela fait toujours parties des multiples manœuvres frauduleuses auxquelles recourent les imposteurs pour mieux embobiner leurs victimes. C'est dire que cette partie candide qui se trouve infailliblement en chacun de nous, et qui nous prend en traitre, malgré tout ce que nous pouvons avoir comme expérience et prendre comme précaution. Sinon pourquoi, y a-t-il toujours quelqu'un qui se fait avoir, en provoquant lui-même sa situation de surcroît. Dans la présente affaire c'est un couple résidant à l'étranger qui rentra en Tunisie, pour passer les vacances d'été comme à l'accoutumée. La jeune épouse avait quelques angoisses qui la rendirent tendue et constamment sur les nerfs. Son mari inquiet, avait fini, par l'emmener chez un guérisseur qui pouvait exorciser n'importe quel Djinn récalcitrant et chasser tous les esprits maléfiques. Ce fut du moins ce que lui avaient conseillé des amis de son village, en finissant par le convaincre. Le guérisseur qui les reçut à bras ouverts, a commencé par faire les premiers diagnostics. Puis, il demanda au mari d'aller chez l'épicier pour chercher une bouteille d'eau minérale. Le jeune homme ne put qu'obtempérer, afin de voir son épouse rétablie. Mais à son retour, il trouva cette dernière dans tous ses états. Elle pleurait et était dans un pitoyable état. Il tomba des nues en apprenant que le guérisseur tenta d'abuser de son épouse en usant de la violence. Mais elle lui a résisté de toutes ses forces afin d'éviter le pire. Il alla dare-dare alerter la police qui interpella le guérisseur. Ce dernier a cependant nié les faits incriminés en se contentant de déclarer qu'il était guérisseur et qu'il usait de son art tactile pour ausculter ses patients et extirper le mal. Il réitéra ses déclarations devant le tribunal correctionnel de Grombalia où il comparut dernièrement, pour répondre du délit d'harcèlement sexuel ainsi que de celui d'escroquerie. Son avocat plaida l'innocence de son client concernant le premier délit et les circonstances atténuantes concernant l'escroquerie son client exerçant le métier de guérisseur, de bonne foi. Cependant, le tribunal le déclarant coupable, le condamna à 10 mois de prison.