Lotfi OUENNICHE - Comme prédit, les sondages de mi-mandat aux Etats-Unis, confirment le retour en force des Républicains sur la scène politique du pays. Les Américains ont tranché : la Chambre des représentants passera sous le contrôle des Républicains, mais le Sénat restera sous la domination des Démocrates de Barack Obama. Le Président américain ne serait pas surpris de cette poussée de ses adversaires et du semi-échec de son parti. Depuis quelque temps, des signes précurseurs annonçaient un changement de tendance et l'émergence d'une nouvelle donne dans le pays. Et il ne pouvait pas ignorer que le succès de ses adversaires est, essentiellement, la conséquence d'un concours de circonstances et non le résultat de thèses percutantes et d'une stratégie cohérente. Les Américains auraient-ils oublié que les Républicains qu'ils portent, aujourd'hui, au pouvoir, sont ceux mêmes qui sont à l'origine des maux dont continue de souffrir l'Amérique et le monde. Mais, en temps de récession, la mémoire est courte et il n'est plus question que de crise économique qui fait des ravages, de taux de chômage très élevé, d'une reprise trop timide et de réformes lentes et pas toujours comprises. L'important est que Barack Obama est acculé à accepter une sorte de « cohabitation » à l'américaine, pour faire passer ses réformes. Et là, la tâche s'annonce difficile, sinon carrément compromise. Les Républicains, fervents adversaires de l'interventionnisme de l'Etat, feront tout pour le contrecarrer. Déjà, John Boehner qui devrait être élu en janvier à la tête de la majorité de la Chambre des représentants, a annoncé la couleur, en déclarant : « Nous espérons que le Président Obama va, désormais, respecter la volonté du peuple, changer de cap et s'engager à faire les changements qui s'imposent ». Et quand on sait que John Boehner est réputé pour être l'homme des lobbies et défenseur d'un gouvernement doté de faibles pouvoirs, on imagine la complexité de la tâche qui attend Barack Obama.