Le Temps-Agences- Le gouvernement britannique est resté ferme hier dans la voie des réformes au lendemain de la première manifestation d'ampleur contre l'austérité, assortie de violences, qui a vu des dizaines de milliers d'étudiants descendre dans la rue. "Le gouvernement ne reculera pas", a lancé hier, le ministre du Travail Iain Duncan Smith en présentant un Livre blanc qui constitue la plus vaste réforme du régime d'allocations sociales depuis la création de l'Etat providence après guerre. Le Premier ministre David Cameron a dénoncé depuis le Sommet du G20 à Seoul des violences "totalement inacceptables", alors que les télévisions diffusaient en boucle des images de l'invasion de l'immeuble abritant le siège londonien du parti conservateur par un petit groupe de manifestants contre la hausse des frais d'inscription à l'université. Cette première grande manifestation depuis l'arrivée au pouvoir de la coalition libérale-conservatrice est-t-elle le début d'un mouvement de protestation "à la française"? La presse britannique était divisée hier matin, les quotidiens conservateurs dénonçant les actes d'"écervelés" tandis que le Guardian de centre gauche annonçait en fanfare: "Ce n'est que le début". Le programme de coupes budgétaires sans précédent lancé par le gouvernement n'avait rencontré jusqu'alors qu'une opposition symbolique, et les sondages montrent les Britanniques conscients de la nécessité de réduire le déficit budgétaire abyssal. Par ailleurs, si les réformes annoncées hier suscitent des critiques mesurées de la part de l'opposition travailliste, elles sont a priori populaires auprès du contribuable moyen. Selon le ministre du Travail, sur les 4 millions de nouveaux emplois créés en 13 ans, "70% ont été pris par des étrangers parce que les gens de ce pays n'ont pas été capables de les prendre".