Le Temps-Agences - Le patron de Scotland Yard a promis hier une enquête et des sanctions contre les casseurs après une manifestation étudiante ayant dégénéré à Londres, mais lui-même était au banc des accusés pour la tactique policière et l'incroyable mise en danger du prince Charles et de son épouse Camilla. "Choquant" : les médias et le Premier ministre David Cameron sidérés usaient du même qualificatif pour dénoncer l'incident apparenté à un crime de lèse-majesté qu'a constitué l'attaque de la Rolls-Royce qui transportait jeudi soir l'héritier au trône d'Angleterre et son épouse, en route pour une soirée de gala. Des vidéos amateurs et plusieurs photos saisies à la sauvette attestent du chaos qui a régné pendant une longue minute, quand la limousine noire a été prise à partie par quelques dizaines de manifestants, bombardée de bouteilles, frappée à coups de poing et maculée de peinture blanche. Un cliché montrant une Camilla terrifiée au côté du prince Charles a fait la Une de la plupart des journaux britanniques. L'intéressée, quitte pour la peur, a minimisé la chose quelques heures après en déclarant sur le mode humoristique : "Il faut bien une première fois à tout". Et un porte-parole du prince a assuré que ce dernier "comprenait parfaitement les difficultés de la police". Il n'empêche, les incidents impliquant des membres de la famille royale se comptent sur les doigts de la main, et les médias s'en émeuvent. Le numéro 1 de Scotland Yard, Sir Paul Stephenson, a annoncé "une enquête très approfondie" après "l'assaut sur la capitale" pour reprendre l'expression du Times. L'opposition travailliste a pour sa part insisté sur la nécessité d'une enquête parlementaire distincte. Sir Paul a loué le professionnalisme de ses hommes face aux violences "d'une minorité" de manifestants qui protestaient contre l'augmentation des droits universitaires. Il a aussi salué "la grande retenue" dont ont fait preuve les policiers armés chargés de la protection des royaux. Ce fut le cas quand des casseurs ont envahi et partiellement saccagé le hall de la tour abritant le siège du parti conservateur à Londres, début novembre. Hier, les médias relevaient le bilan particulièrement lourd: 43 manifestants et 12 policiers blessés. Il a amené les leaders estudiantins à dénoncer "les violences policières". La presse s'interroge aussi sur l'origine des "gangsters" dans la foule des manifestants, selon l'expression du Premier ministre, dont certains étaient masqués et équipés de boucliers improvisés. Quelques drapeaux rouges semblent désigner des groupuscules anarchistes.