C'est aussi au campus et dans les enceintes universitaires que se produisent des dérives et que s'amplifient les facteurs à risque : tabagisme, rapports non protégés, sédentarisation… - Nul ne peut nier que le cancer, tous types confondus, coûte très cher à la communauté en termes de capital humain que financier. Cette maladie fréquente et grave préoccupe de plus en plus les décideurs et les acteurs de la société civile. Ceux-ci misent davantage sur la sensibilisation et le dépistage précoce qui représentent la meilleure mesure à prendre pour limiter les conséquences de cette pathologie lourde. C'est ce qui justifie d'ailleurs, le choix du thème des 16èmes journées de la santé universitaire placées cette année sous le signe de « la prévention des cancers ». Célébrée hier, à l'Institut National des Sciences Appliquées de Tunis (INSAT), la manifestation a été marquée par la participation des 15 clubs de l'INSAT ainsi que des associations actives dans la lutte contre le cancer et des laboratoires pharmaceutiques. Le leitmotiv de la journée est la lutte et la prévention contre cette maladie lourde. Facteurs de risque En effet, la Direction de la Médecine Scolaire et Universitaire (DMSU) a choisi d'intervenir auprès de cette population jeune parce qu'elle est exposée aux facteurs de risque dont le tabagisme, les Infections sexuellement Transmissibles, l'alcoolisme, l'exposition prolongée au soleil et aux rayons UV... Ils ont en fait, besoin d'informations à un stade avancé, d'un diagnostic et d'une prise en charge précoce. Les jeunes sont d'ailleurs classés par la (DMSU) comme étant une « population privilégiée en matière de prévention et de lutte contre le cancer. C'est ce qui a dicté le choix de la prévention des cancers comme thème de la 21ème Journée des Clubs de santé, célébrée le 22 octobre de l'année en cours ». Il est clair que la direction de la Médecine Scolaire et Universitaire mise de plus en plus sur cette population d'où le choix du thème des journées de la santé universitaire. Mieux encore, les jeunes étudiants ont été impliqués dans ce processus, car c'est bien eux qui ont animé la journée en exposant leurs travaux touchant à tout. Il s'agit entre autres de la sensibilisation contre les méfaits du tabagisme, de l'importance du dépistage précoce du cancer du sein et du col de l'utérus, de l'impact de l'environnement sur le risque d'apparition du cancer…Des supports (dépliants, brochures…) ont été distribués à cette occasion. Preuve à l'appui et pour mieux vulgariser la maladie et le risque engendré par les cigarettes, quelques étudiants de l'INSAT ont carrément fait une démonstration pour attirer l'attention des jeunes contre les méfaits du tabagisme. Engagement A remarquer que l'institut est sans cesse engagé dans la lutte contre le cancer tout au long de l'année et ce, à travers plusieurs actions. Par exemple, le club Santé INSAT œuvre à dissuader les étudiants à fumer dans les enceintes de l'institut en instaurant le concept « INSAT sans Tabac ». Il est dès lors strictement interdit de fumer dans les espaces fermés de l'institut. Une expérience à saluer et surtout à généraliser à travers le reste de nos établissements universitaires et scolaires où la masse des jeunes est très importante. Inconscients des facteurs de risque du tabagisme, de l'alcool, du comportement sexuel non protégé, ces derniers sont exposés davantage aux maladies lourdes, à l'instar du cancer. Il importe dès lors de multiplier les efforts fournis dans ce sens et d'étaler les actions de sensibilisation sur toute l'année. C'est un travail de longue haleine qui implique l'engagement des différents acteurs. D'ailleurs les membres de la commission nationale de préparation de la 16ème journée de la santé universitaire et de la 21ème journée des clubs de santé ont publié un support en papier sous forme d'un livret au profit des enseignants. Riche en information, le livret donne une idée sur l'épidémiologie des cancers dans le monde, en Tunisie et les cancers les plus fréquents en Tunisie tout en définissant, notamment la maladie et les agents cancérigènes. Les facteurs de risque qui sont au nombre de 10 ont été énumérés dans le livret. Ils sont d'ailleurs comme suit : « le tabagisme, l'alcool, l'alimentation, la pollution de l'environnement, le soleil, les cancers professionnels, le comportement sexuel et la vie génitale, les affections pré-disposantes, le stress, les facteurs génétiques et l'âge ». Le même support a également présenté la lutte contre le cancer qui s'effectue en trois étapes : la prévention primaire, la prévention secondaire et la prévention tertiaire. La commission vise à travers la publication de ce support à mieux sensibiliser les jeunes qui constituent « une population privilégiée », d'autant plus que « le cancer est devenu une maladie évitable dans 30 % des cas et curable au stade précoce ». Il est clair alors qu'on accorde plus d'attention à ce capital humain classé comme étant le pilier de la société tunisienne. C'est ainsi que nous aurons une société saine, équilibrée et capable de mieux produire pour assurer un meilleur avenir aux futures générations. Sana FARHAT ---------------------------- Le cancer par les chiffres • 7000 nouveaux cas de cancers sont déclarés par an en Tunisie, dont 55 % à 60 % de sexe masculin. • Le cancer de sein touche en premier lieu les femmes avec 1000 à 1500 nouveaux cas par an. le cancer de poumons touche le plus les hommes.