Les usagers de l'autoroute Tunis-Hammamet ont sans doute constaté que les travaux d'élargissement entrepris sur cette voie depuis décembre 2009 continuent de gêner la circulation des véhicules et ralentissent leur mouvement à plus d'un point kilométrique. En effet, les automobilistes sont obligés, à au moins trois niveaux de l'autoroute, de partager sur plus ou moins de kilomètres une seule voie ouverte aux véhicules circulant dans les deux sens. L'extension des ouvrages hydrauliques les contraint également à rouler très lentement. Nous avons par ailleurs remarqué, qu'à plusieurs endroits, des tronçons du muret de séparation construit entre les deux voies et que l'on croyait définitifs sont rompus pour permettre le passage des voitures sur la partie de l'autoroute ouverte à la circulation. Pourquoi les avoir érigés alors, se demandent quelques uns, si l'on sait qu'on aura un jour à les démolir ? On s'interroge aussi sur la fin de ces travaux qui semblent perdurer. Au mois de juin dernier, on se félicitait déjà de l'achèvement de l'extension sur l'essentiel de la voie, mais voilà qu'en ce début de l'hiver, nous commençons à craindre que l'exécution du projet ne prenne plus de temps que prévu. Pour en avoir le cœur net et pour en savoir un peu plus sur l'avancement réel des travaux, nous avons contacté le chef du projet, M. Anis Belayba. Ce dernier a bien voulu répondre à toutes nos questions, qui sont assurément celles qu'auraient posées bien d'autres usagers de l'autoroute Tunis-Hammamet. Badreddine BEN HENDA ----------------------- Anis Belayba, chef du projet : “D'ici juin, les travaux s'achèveront et nous aurons réalisé une véritable performance” • Le Temps : Tout d'abord, comment expliquez-vous ce retour sur certains tronçons du muret de séparation pour les démolir, et la fermeture de l'une des deux voies en plus d'un endroit que ce soit à l'aller ou au retour ? -Anis Belayba : Les ouvertures que nous avons entreprises dans le muret étaient prévues et nous y sommes obligés ; ce sont des sujétions d'exécution, autrement dit des contraintes que nous imposent le type d'engins que nous utilisons et les aléas voire les accidents qui peuvent se produire pendant les travaux. Dans de tels cas, il faut effectuer ces sortes de brèches dans les murets de séparation. Nous avons dès le départ fait le choix de construire ces murets en continu tout en sachant qu'au besoin nous aurons à en rompre quelques tronçons. Ceux-ci seront remplacés à la fin des travaux par des glissières mobiles afin justement de parer au plus pressé dans les cas d'urgence extrême. • Et pour les travaux, ne trouvez-vous pas que le rythme de leur avancement est un peu trop lent ? - Pas du tout, d'ici juin 2011, ces travaux prendront fin et nous aurons réalisé une véritable performance. Ce qui a retardé l'avancement de l'exécution c'est d'abord l'instabilité climatique de ces derniers mois, et le ralentissement forcé observé pendant la saison estivale ; c'est pourquoi nous nous pressons de terminer les travaux avant l'été prochain. Cela dit, vous pouvez vous-même constater que sur plusieurs tronçons de l'autoroute, l'élargissement est complètement achevé. • Le coût du projet (72 millions de dinars) aura-t-il des incidences sur les tarifs de péage pratiqués jusqu'à présent ? -Ce sont les autorités de tutelle qui décident des augmentations et ce en collaboration avec la Société Tunisie Autoroutes. • Avec les séparations en béton armé que vous avez construites tout le long de l'autoroute, est-ce qu'on ne verra plus ces lauriers roses qui embellissaient la voie et égayaient à leur manière le paysage ? -Si vous avez regardé des deux côtés de l'autoroute, vous auriez vu les lauriers roses que vous évoquez. Nous les avons replantés de part et d'autre de la voie après les avoir soigneusement déracinés. Pour la plupart, ils se sont adaptés à leur nouveau milieu. Dans la partie centrale de la voie, de nouvelles plantes sélectionnées par notre paysagiste suppléeront les anciens arbustes fleuris. Le terrier végétal qui les accueillera est déjà en place ; le ministère a donné son accord pour le projet et les travaux de plantation débuteront sous peu.