Will Smith, qui se sent lésé par Obama qui l'a devancé en tant que premier président noir des Etats-Unis, n'en démord pas pour autant. Le prince de Bel-Air va, du coup, entamer un stage en la matière en incarnant le président des Etats-Unis dans la suite d'« Indépendance Day » de Roland Emerich, et il paraît donc dans l'ordre des choses que Barak Obama l'adoube officiellement comme son avatar de cinéma, dans la perspective d'une biographie filmée, puisque « ses oreilles correspondent aux miennes » dit-il et que l'épouse de Will Smith se propose déjà pour jouer le rôle de Michelle, son épouse. D'abord, les artistes ont bien le droit de rêver devenir un jour chef d'Etat, et puis Will Smith devance régulièrement ses pairs dans la « liste de banquabilité » selon l'exquise formule du magazine « Forbes » ; il a donc quelques trésors dans ses malles secrètes et il brille de cent mille soleils de l'Ouest à l'Est de la planète terre. Will Smith est une star, gros calibre à l'américaine. C'est-à-dire quasiment divinisé, malgré une couleur de peau qui pose encore problème et une évolution palpable mais toujours fragile en matière de droits. On dit « jamais deux sans trois » mais on n'entend personne proclamer « jamais un sans deux » et le passage d'Obama à la Maison-Blanche pourrait clore ce genre d'aventure pour longtemps, surtout si les aléas de la politique l'imposent. Le même sort que celui des "trois étrangères" dans le gouvernement de Sarkozy lui sera alors réservé. « Bon, vous avez voulu que des êtres issus des communautés décriées soient élevés au rang de seigneurs : Nous l'avons fait… beaucoup plus pour vous satisfaire que par conviction, et vous avez vu le résultat. Il vaut mieux qu'on revienne comme on a été jusque là. Les seigneurs à leur place de seigneurs et les esclaves là où ils ont toujours été. Ce rappel à l'ordre antique plaira sûrement à M. Camus. Renaud de son petit nom, écrivain français qui voudrait être chef de l'Etat, et fondateur du parti de l'ino-cence. Camus vient de publier trois livres : « Abécédaire de l'ino-cense », « Demeures de l'esprit » et « Krakmo, Journal 2009 ». A l'Elysée, Camus ne sera pas forcément dépaysé, puisqu'il vit déjà dans un château gascon et qu'il a publié une série de livres sur les demeures d'écrivains. Etre de droite, ne signifie pas forcément qu'on n'a pas d'idées nouvelles. Et l'art de la provocation n'est plus la chasse gardée des écrivains rebelles, depuis le sacre de Houellebecq et l'intérêt hautement désintéressé que lui témoigna le couple présidentiel lors du souper du 14 novembre à l'Elysée. Voici donc quelques idées phares du « futur » prétendant à la course à la présidence : limiter à 50% le nombre de reçus au bac pour revaloriser cet examen, car « les diplômes n'ont de signification que dans la mesure où tout le monde ne les a pas ». Aussi, l'éventuel président souhaite augmenter de 50% les reconduites à la frontière. Car s'il ignore tout du quota laitier, il n'hésitera pas à lancer un appel solennel à Israël pour que cesse la colonisation. On imagine aisément la frayeur de l'Etat hébreux d'autant que Camus a derrière lui un gigantesque parti qui compte – tenez-vous bien ! – pas moins d'une centaine d'adhérents et que faute d'y avoir pensé, il n'a pas un sou pour entamer sa compagne, dans la mesure, évidemment, où il arrivera à arracher les cinq cent signatures nécessaires. Qu'à cela ne tienne. Ne dit-on pas « aux innocents, les mains pleines » et même si nous n'y avons pas droit, votons à l'unanimité Camus contre tous les avatars, qu'ils soient Houellebecq ou Will Smith. Votons Camus ! Votons Albert et non Renaud ! Albert ne voulait pas être président. Il s'est contenté de tuer un arabe dans "L'Etranger". Voilà ce qu'on appelle un véritable coup de maître qui l'a fait élire Empereur des Ecrivains français pour de longes siècles!