Le Temps-Agences - Israël a donné son feu vert à l'immigration de 8.000 Falashmoras, juifs éthiopiens dont certains attendent depuis plusieurs années dans des camps de transit en Ethiopie de pouvoir rejoindre l'Etat hébreu. Ils s'ajouteront aux 100. 000 juifs éthiopiens, dont environ 30.000 Falashmouras, ayant déjà immigré dans le pays ces vingt dernières années. Le gouvernement avait stoppé leur arrivée il y a environ trois ans. «Nous ramenons les derniers Falashmouras en Israël», s'est targué le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Le plan actuel n'est cependant pas comparable aux opérations Moïse, en 1984, et surtout Salomon, en 1991, lors de laquelle plus de 14.000 juifs éthiopiens avaient été transportés en Israël en trente-six heures par des avions de l'armée et de la compagnie israélienne El-Al. Le gouvernement israélien a prévu d'acheminer les Falashmouras d'ici quatre ans, au rythme de 200 personnes par mois. Une décision qui est loin de faire l'unanimité en Israël : ses opposants estiment que la filiation juive des Falashmouras est difficile à établir. Leurs conditions d'éligibilité à l'immigration sont pourtant drastiques. Ils ne bénéficient pas de la «loi du retour» qui permet aux juifs de la diaspora d'acquérir automatiquement la nationalité israélienne à leur arrivée. En plus de prouver leur filiation juive du côté maternel, les Falashmouras doivent se convertir au judaïsme et avoir déjà de la famille en Israël. Le gouvernement a prévenu qu'il s'agissait de la dernière arrivée de masse de juifs éthiopiens et que les dossiers d'immigration seraient désormais examinés au cas par cas. Ce «quota» de 8. 000 personnes a été critiqué par les organisations de soutien à l'immigration des Falashmouras, qui dénoncent une mesure «raciste». De fait, les juifs éthiopiens sont victimes de nombreuses discriminations et leur intégration est souvent difficile. «C'est vrai que notre culture et nos habitudes de vie sont différentes de celles des autres juifs. Le gouvernement veut des médecins, des ingénieurs, comme les émigrants russes, français ou américains ; pas des paysans qui ne savent ni lire ni écrire», explique Addisu Messele.