Qu'ont-ils à dire ces présumés fidèles au Club du Bardo, habitués à allumer des foyers d'incendie à l'issue de chaque sortie officielle ? Cette éclatante et surprenante victoire obtenue et de quelle manière, contre l'un des deux candidats au sacre final, l'ESS, ne peut que leur clouer, définitivement, le bec. Le Stade Tunisien est, et restera toujours debout, au sens propre, comme au sens figuré, et, que le veuille ou pas, cette comme dia d'ell'arte', Patrick Liewig, est, et restera le coach principal du club, pour très longtemps. Quand on parle de valeur technique des acteurs de ce classique de notre football (ST-ESS), sur le papier, il n'y a pas photo, même pas l'ombre de la moindre diapo. L'équipe sahélienne est truffée de stars confirmées ou en devenir, celle du Bardo, est bondée de joueurs ordinaires, sans plus. Sans aborder le volet technique, apanage des spécialistes qui animent bien des plateaux et, forums, et, sans jouer les chantres, avouons sans fard, et, sans emphase, que le Français, patient comme lui, il n'existe pas, est en train d'imposer un nouveau format au club du Bardo, combinant, tout simplement travail et discipline. Il est en train de convertir le conditionnel en présent, étant, malgré toutes les difficultés, au pied du podium. Quatre jours après avoir pris l'eau devant le CA, le bateau stadiste est de nouveau à flot. Cela est presque normal, les annales du football regorgent de ces histoires, mais, celle de Patrick Liewig, dont nous louons ici le courage est bien particulière. Dans les coulisses du stade d'El Menzah tous les stadistes affichaient un sourire inhabituel, rarement vu cette saison. Pas lui ! Il a fait son devoir, et c'est tout. Il s'est défait de la casaque de coach qu'il est, pour replonger, dans celle de l'être humain qu'il est aussi. Deux personnages, en fait, pas différents l'un de l'autre, malgré vents et marées croisés. La chaleur humaine est toujours authentique chez lui, la cordialité, le respect, l'honnêteté sont infaillibles, ses bagouts, vont faire partie de la légende. Ce qui nous touche le plus chez lui, c'est cette capacité unique à gérer certaines situations pas faciles du tout, et, à résister au mauvais sort que lui réserve des fois la vie de tous les jours. Il ne se plaint, et ne pleurniche jamais, même quand ce n'est pas la joie. Ceux qui le connaissent de près, comme Mohamed Dérouiche, ou Raouf Guiga et bien d'autres, s'accordent à dire que Patrick Lewig est un véritable cadeau que le ciel a envoyé au Stade Tunisien.