L'éloge d'Internet est fait : 3,5 millions de foyers tunisiens l'ont adopté et 1,6 million parmi nos concitoyens sont sur le réseau social Facebook. Mais l'Internet aurait fait du tort à une frange de la société, les enfants et les adolescents. Etant aux prises avec les énormes possibilités du net, ils finissent par se prendre dans les filets de la toile d'araignée. L'Internet a, en effet, clairement marqué l'entrée dans un nouveau monde dont les contours sont encore loin d'être définis. Trop souvent confiné dans ses codes établis, cet outil de communication de recherche et d'échange d'information sans pareil, a des atouts tout comme des inconvénients. Comment peut-on se retrouver entre moteurs de recherches, forums, blogs, chat,… et réseaux sociaux et surtout contrecarrer l'influence des âmes malintentionnées. « La cybercriminalité est à portée de clic » nous rappelle M. Belhassen Zouari, le Directeur général de l'Agence nationale de sécurité informatique ANSI qui explique que la cybercriminalité commence par un jeu, et finit par prendre des proportions importantes. « De novices peuvent échanger un numéro de carte bancaire qui se terminerait par le vol d'argent et le cortège de problèmes qui s'en suivraient. » dit-il. La loi tunisienne est claire. La sanction qui frappe est lourde de conséquences, en ce sens que la peine pour intrusion au système informatique peut aller jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et d'une amende de 5 mille dinars et ce, selon la loi n° 99-89 du 2 août 1999 du code pénal. Cette même loi punit « d'un emprisonnement de deux mois à un an et d'une amende de mille dinars ou de ces deux peines seulement, quiconque, aura accédé, frauduleusement ou se sera maintenu dans tout ou partie d'un système de traitement automatisé de données. » Du bon usage du net Le problème est d'autant grave si l'on considère que l'Internet qui stocke des informations, les garde à jamais dans son serveur et que toute tentative de suppression d'informations non désirées est vouée à l'échec. « Les jeunes qui passent des soirées arrosées ou autres et publient tout de suite après leurs photos sur Facebook, pour s'amuser entre amis, ne peuvent plus les effacer s'ils souhaitent le faire un jour ou l'autre. Et c'est là que le bât blesse, car il y va ici de leur réputation à l'âge adulte. » commente notre interlocuteur qui prévient contre la divulgation de données personnelles dans lesdits ''salons de chats''. Les jeux violents, les loteries en ligne, les sites pédophiles (au nombre de 470 000 en l'an 2005) et le recrutement de terroristes à travers la toile d'araignée sont autant de pièges tendus aux jeunes et aux enfants où l'on risque d'y tomber par mégarde, parfois. « Il est parfois même des vidéos dont le contenu attire l'internaute et qui ne sont au final que des virus virulents qui peuvent mettre des données personnelles d'un internaute sous contrôle d'un autre. » ajoute M. Zaouari. Pour ne pas y arriver, un seul mot d'ordre : il ne s'agit pas seulement de constater les ravages du net mais de trouver les moyens d'agir. Les solutions existent. Elles sont l'apanage des instances publiques dont l'ANSI qui planche très sérieusement sur cette question. « Il faut commencer par devenir l'ami de ses enfants sur tous les réseaux sociaux pour pouvoir les contrôler. » conseille le directeur général de l'agence qui conclut « Les outils de contrôle parental sont légion. Par ailleurs l'ANSI permet d'installer des logiciels à télécharger directement et gratuitement à partir du site de l'agence. Sans oublier les guides à la disposition des parents qui permettent une meilleure appréhension des avantages et des inconvénients du net. Notre call-center a pour mission aussi d'aider les parents à être vigilants quant aux problèmes qui peuvent se produire suite à un mauvais usage de l'Internet ». On y trouve, ravis, pour finir, des jeux virtuels éducatifs à partager entre parents et enfants au grand plaisir des petits et des grands.