La famille d'aujourd'hui, on la veut unifiée et solidaire au sens du slogan conçu cette année à l'occasion de la journée nationale de la famille « la famille, fondement de la cohésion sociale. » Les instances publiques s'y penchent et entourent la question d'une grande attention en proposant même une sorte de carnet de bord aux familles pour que le lien ténu et profond qui unissait la famille traditionnelle puisse s'ancrer dans nos familles d'aujourd'hui. Un séminaire a été organisé hier par le ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées a tenté un tant soit peu de passer en revue plusieurs questions liées à la famille tunisienne dont les traits caractéristiques ont nettement changé. Il va sans dire que le modèle traditionnel de la famille a été quelque peu malmené, effet certain d'une modernité tapageuse. C'est ce que nous explique l'universitaire Béchir Aouani, universitaire spécialiste dans la philosophie de l'éducation. Sauf qu'il n'est point besoin de philosopher sur la question, car la modernité a fini par faire son entrée sous nos cieux par la ‘'grande porte''. Parfois même via les fenêtres d'un écran d'ordinateur… Internet, une rue mondiale Dans une communication titrée, « Passeport sécurité pour la famille » M. Belhassen Zouari, le Directeur Général de l'Agence nationale de la sécurité informatique a passé en revue l'aspect éducationnel de l'Internet qui donne des possibilités énormes aux enfants (recherche, création, découverte). « Mais le revers de la médaille est que sur la toile d'araignée on est dans une rue mondiale où les passants sont à visage voilé et les enfants ( 9-15ans) peuvent facilement être manipulés par des personnes anonymes. Cela s'aggrave quand l'enfant est fragilisé par des problèmes familiaux qui pèsent sur lui.» commente notre interlocuteur en ajoutant « les adultes doivent se poser un ensemble de questions du genre, que fait mon enfant sur Internet ? Est-ce qu'il me parle fréquemment de ce qu'il fait ? Est-ce que je contrôle mes enfants lorsqu'ils utilisent l'Internet ? » Plusieurs autres éléments devraient être pris en compte insiste le spécialiste comme les jeux vidéo dont certains banalisent la violence et le meurtre, chose qui marque la personnalité de l'enfant. Il prévient aussi contre le phénomène de la divulgation de la vie privée sur le net. « Un jeune qui publie des photos à lui peuvent le poursuivre à l'âge adulte, surtout s'il postulera pour un poste important. Il risque d'être pénalisé. Car la photo qu'on efface du site reste dans le serveur. Il y a aussi les virus qu'on risque d'installer à un simple clic si l'on est attiré par le contenu d'une vidéo ou autre. Ce virus peut même amener une personne étrangère à prendre contrôle de son ordinateur à distance. Sans oublier la cybercriminalité qui commence par un jeu d'enfant et finit par créer de réels problèmes comme le vol du numéro d'une carte bancaire… ». Le jeu n'en vaut pas la chandelle « La loi tunisienne est claire à ce sujet et elle répond par des sanctions fermes allant de 2 mois de prison à un an et/ou une amende de 1000 dinars l'accès frauduleux à la totalité ou à une partie d'un système de traitement automatisé de données… », explique M. Zouari. Pour éviter les dégâts le spécialiste insiste sur la nécessité de maîtriser l'outil Internet par les adultes pour pouvoir contrôler les jeunes les éduquer à la prudence. « Il faut tout juste être un peu méfiant pour devenir un peu conscient de l'impact de l'Internet. Et ce n'est pas parce que l'Internet et ses réseaux sociaux peuvent avoir des méfaits qu'on va cesser d'utiliser. » dit-il. Le Directeur général de l'Agence nationale de la sécurité informatique rappelle, par ailleurs , que l'ANSI met à la disposition des parents des outils de contrôle parental à télécharger directement sur son site et qu'un call-center est disponible pour résoudre ce genre de problèmes si jamais il y en a.