La victime en l'occurrence, est une jeune fille âgée de 16 ans. Elle a quitté sa chambre d'hôtel pour rejoindre son père installé au hall à proximité de la réception. En longeant les escaliers elle s'est trouvée face à un employé de l'hôtel, un jeune homme affecté à la réception. Elle lui a demandé du feu, elle voulait fumer une cigarette. Le jeune homme qui acquiesça à sa demande, l'a tenue subitement par la main, pour l'entraîner sous la contrainte dans un coin isolé afin d'attenter à sa pudeur. Il l'a tenue en respect pendant trente minutes au bout desquelles il est parvenu à ses fins. Dès qu'elle fut relâchée la jeune fille est allée raconter à son père sa mésaventure. Ce dernier accompagna sa fille illico au poste de police où il a déposé plainte demandant à poursuivre le jeune homme pour atteinte à la pudeur. Arrêté le jeune homme a nié les faits. Il a clamé son innocence expliquant que la jeune fille lui a demandé d'allumer sa cigarette, il lui a remis un briquet sans plus. Au cours de l'enquête la police n'a pu procéder à une confrontation car le père a quitté prématurément l'hôtel pour prendre l'avion et rentrer chez lui. Le jeune homme a été traduit en état d'arrestation devant la deuxième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Il a expliqué au juge qu'il s'agissait d'une accusation calomnieuse et qu'il n'a jamais essayé d'attenter à la pudeur de la jeune fille. L'un des avocats de la défense a plaidé le défaut de preuves, étant donné notamment l'incohérence dans la déclaration du plaignant , qui ne pouvait correspondre à la réalité des faits. La deuxième avocate s'est basée sur un volet juridique en affirmant que le procès verbal a été établi sans la présence d'un interprète assermenté. Elle a noté par ailleurs l'absence d'éléments matériels pouvant corroborer les allégations du plaignant, dont une expertise médicale sur la victime. Après les délibérations l'inculpé a été condamné à une peine de deux ans de prison assortie de sursis.