Khadija, une jeune fille férue de musique. Elle poursuit des études dans le conservatoire de musique du Kram. Elle a essayé dans un premier temps d'apprendre à jouer du luth. Seulement cet instrument est très difficile à maîtriser. Elle en a informé son père. Ce dernier lui a conseillé le violon. Le Directeur du conservatoire , a reçu le père et lui a expliqué qu'en cours de saison il serait très difficile à la petite de se mettre sur un autre instrument à moins d'effectuer des cous particuliers auprès d'un prof. Le père acquiesça. Le professeur de musique qui lui a été conseillé est un Monsieur d'un certain âge , Il a dépassé la soixantaine puisqu'il est parti à la retraite depuis deux ans. Il a passé sa carrière au service de la Garde Nationale. Il était durant toute sa carrière, actif, à tel point qu'une fois à la retraite et ayant un bagage en matière de musique puisqu'il joue de plusieurs instruments dont le luth, le violon et la trompette, et il a pu trouver rapidement emploi auprès d'un conservatoire privé. La jeune fille Khadija lui a été confiée. Il a promis à son père de lui apprendre à bien jouer. Lors des séances, le prof plaçait un chaise en face de son étudiante et entamait les leçons. Or voilà qu'à la fin de la séance d'une journée du mois d'avril dernier, la jeune fille quitta la salle furieuse. Elle était dans un état hystérique. Elle tremblait et est allé raconter à son père qu'elle a été victime d'attouchements dans des parties intimes de son corps par le professeur. Ne croyant pas ses yeux, Furieux également d'avoir confié sa fille sans avoir une idée réelle sur l'établissement, il est allé illico au poste de police accompagné de sa fille pour déposer plainte. Les investigations des auxiliaires de la justice ont abouti à l'inculpation du prof d'avoir essayé d'attenter à la pudeur d'une jeune fille, et d'avoir procédé à des attouchements sur les parties intimes de son corps. Tout le long des interrogatoires il n'a fait que clamer son innocence. Il a dressé un bilan de sa vie active durant laquelle, il n'a jamais eu affaire à ce genre de comportement. Il a déclaré considérer les étudiantes qui lui sont confiées comme ses propres filles. Il s'agit d'une plainte calomnieuse . Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis en état de liberté provisoire pour répondre des accusations portées à son encontre. Il clama son innocence en reconstituant la dernière séance qu'il a eu avec la jeune fille. Il a expliqué au juge que le fait de lui apprendre la manipulation de l'instrument requiert des gestes qu'il est obligé de corriger en la tenant soit par les bras soit par les épaules. Il a expliqué au juge qu'il est même obligé de lui corriger sa manière de s'asseoir au moment de jouer. Venu par la suite la plaidoirie de deux avocats. Une longue plaidoirie au cours de laquelle, Les deux Maîtres ont dressé un tableau sur toutes les phases de la leçon. Tous les détails qui font que le professeur est appelé à toucher la fille. Est-il concevable de considérer cela comme étant un délit d'attentat à la pudeur. Que dire alors du moniteur de la nage qui donne des cours à ses élèves en maillot de bain ou alors de l'infirmier qui utilise une seringue pour une injection intra musculaire. Pour toutes ces raisons les avocats ont considéré que la plainte est dénuée de toute logique allant même jusqu'à accuser la fille d'avoir inventé cette mise en scène pour fuir les leçons que son père l'obligeait à prendre. Après délibération la cour a condamné le professeur à deux ans de prison avec sursis.