La jeune fille aide ménagère a-t-elle réellement volé les bijoux du domicile du plaignant. Au cours de sa comparution devant la 4ème chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis en état d'arrestation elle n'a fait que clamer son innocence. Elle a déclaré qu'elle n'avait jamais mis les pieds au domicile du plaignant, qu'elle n'y a jamais travaillé et qu'il s'agit d'une accusation calomnieuse orchestrée par l'épouse de ce dernier. Commençons d'abord par relater les faits tels que décrits dans le rapport de fin d'enquête. Le plaignant s'est rendu au cours du mois d'Avril dernier, au poste de police de son quartier pour remettre aux auxiliaires de la justice, une carte d'identité de la jeune fille la déclarant comme étant une aide ménagère travaillant chez lui depuis 4 ans et que suite à son retour à son domicile après une absence de quelque temps, il s'est rendu compte de la disparition des bijoux de son épouse et dont la valeur est estimée à 4000 Dinars. Il a déposé plainte contre la jeune fille l'accusant d'être l'auteur de ce vol. La plainte a été confirmée par le gardien de l'immeuble qui a déclaré que la jeune fille a travaillé chez le plaignant et qu'elle s'y rendait 3 fois par semaine. Arrêtée, la jeune fille a nié avoir dérobé du domicile du plaignant les bijoux déclarant qu'elle travaille au domicile de sa fille et qu'elle n'a jamais travaillé chez lui. Elle a également déclaré que le plaignant a essayé de l'amadouer et d'attenter à sa pudeur ce qui l'a obligée à se plaindre auprès de son épouse. Pour les besoins de l'enquête, une visite du domicile de la jeune fille a permis de trouver une robe de mariage accrochée à sa penderie. Apparemment il s'agit d'une robe appartenant à l'épouse du plaignant. Elle a donc été traduite devant le tribunal pour répondre du délit qui lui est reproché. Devant le juge elle a réitéré ses déclarations données lors de l'instruction affirmant qu'elle ne s'est jamais rendue au domicile du plaignant. Son avocate a longuement plaidé l'innocence de sa cliente. Elle a déclaré que le tribunal ne peut pas prendre en considération le témoignage du gardien qui a affirmé avoir vu la jeune fille se rendre trois fois par semaine au domicile du plaignant. Ce gardien est employé chez le plaignant et c'est ce dernier qui lui octroie un salaire mensuel. Il ne peut en aucun cas témoigner contre les intérêts de son employeur. En ce qui concerne la robe de mariée trouvée chez la jeune fille, l'avocate a insisté pour dire qu'il n'est jamais facile de déplacer une robe de mariée. Cette robe aurait pu être amenée par la tante de la jeune fille avec qui elle cohabite et qui se rendait au domicile du plaignant. L'avocate a conclu sa plaidoirie pour essayer de convaincre les juges que suite à la plainte de la jeune fille auprès de l'épouse du plaignant concernant le harcèlement qu'elle a subi, l'épouse a mis en scène toute cette histoire pour écarter définitivement la jeune fille et éviter ainsi un scandale familial. S'agit-il d'une accusation calomnieuse? L'aide ménagère a-t-elle vraiment volé les bijoux, ou a-t-elle été réellement victime de harcèlement de la part du plaignant ? Le verdict nous le dira. L'affaire a été mise en délibéré.