Par Ridha Bourkhis - Quand le 17 octobre 1993, le père Jean Déjeux est parti, sans avertir, sur la pointe des pieds, comme souvent partent les poètes et les rêveurs, par un dimanche de pluie, et que la journée était teintée de la couleur fauve des feuilles mortes qui jonchaient les trottoirs de Paris, dont s'emparaient l 'automne et la mélancolie du « ciel bas et lourd (qui) pèse comme un couvercle » (Baudelaire), beaucoup d'étudiants, de chercheurs et d'amis du monde entier l'ont beaucoup regretté ! Dix-sept ans déjà depuis qu'il a douloureusement disparu, mais les multiples travaux qu'il a conduits, durant plus d'une trentaine d'années, sur la littérature francophone du Maghreb, demeurent toujours une référence obligée pour ceux qui entreprennent des recherches sur cette singulière et quelque peu polémique écriture littérature maghrébine. Reconnu par tous comme l'une des plus éminentes figures de la critique relative à la littérature maghrébine francophone à laquelle il a consacré presque sa vie entière, Jean Déjeux mérite largement que ces Mélanges lui soient offerts aujourd'hui en amical témoignage de reconnaissance et de considération. Des chercheurs de différents pays (France, Tunisie Maroc, Espagne et Amérique) ont contribué à ces Mélanges et nous ont bien aidé, par leurs témoignages comme par leurs analyses, à nous acquitter de notre dette amicale par rapport à cet homme et à ce savant d'exception qui savait donner, tant ses livres rares que ses documents précieux et sa fraternité heureuse, sans rien demander en retour, et à qui nous étions décidés, depuis plusieurs années, à lui rendre cet hommage qui se réalise enfin cette année, grâce à ces chercheurs-là, à ces plumes loyales et belles ! * Mélanges offerts à Jean Déjeux, Paris éd. L'Harmattan, 2010, 197 p. Avec les contributions de Charles Bonn (université de Paris -13), Marc Gontard, (Université de Rennes-2), Salima Khattari (Université de El-Jadida), Ralph Heyndels (Université de Miami), Samia Kassab-Charfi (Université de Tunis-1), Patrick Navaï (Revue Migraphonies, Paris), Samir Mestiri (Université de Sousse), Ana Soler (Université de Saragosse) (Université de Sousse), Jean-Nicolas de Surmont (Canada-France), Sylvie Forestier (Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs, Paris), Touria Uakkas (Université de El-Jadida), Ridha Bourkhis (Université de Sousse).