L'Afrique est-elle en mesure de résoudre la crise ivoirienne ? La tâche n'est pas facile, mais l'Afrique décide d'assumer pleinement ses responsabilités et de jouer un rôle de premier plan dans la gestion d'une crise aux ingrédients explosifs. C'est ainsi que l'Union Africaine et la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont multiplié les missions de médiation à Abidjan dans l'espoir de trouver une issue pacifique et d'éviter à la Côte d'Ivoire de sombrer de nouveau dans la guerre civile. Ce n'est pas une mince affaire, car, comment convaincre un Président, Laurent Gbagbo, qui se considère, de surcroît, vainqueur des élections, de partir et de remettre les rênes du pouvoir, à son rival, Alassan Ouattara, reconnu Président par la communauté internationale ? A vrai dire, les Etats africains sont, cette fois, devant une véritable épreuve. Une bonne gestion de la crise déterminera pour longtemps leur capacité à résoudre leurs conflits dans un cadre afro-africain et affermira leur crédibilité alors que s'approchent les échéances de scrutins à risque sur le continent. Or, on constate avec amertume que la médiation africaine ne réalise aucun succès, et que le blocage persiste malgré les offres présentées à Laurent Gbagbo pour une sortie honorable et les menaces d'intervention militaire pour le déloger. Seulement, il est réconfortant d'enregistrer une rare unité affichée par les Etats africains et leur fermeté à l'égard de ceux qui font obstacle au processus démocratique en marche sur le continent. Ceci est de bon augure pour permettre à l'Afrique d'occuper une place de choix sur l'échiquier international et de revendiquer un rôle accru dans la gouvernance mondiale.