Le Temps-Agences – Le Premier ministre désigné Najib Mikati, appuyé par Hezbollah, a entamé hier ses consultations pour former un nouveau gouvernement au Liban, qui devrait être boycotté par le camp de son rival Saâd Hariri. Le milliardaire sunnite a rencontré le chef du Parlement Nabih Berri, un allié du Hezbollah, et devait s'entretenir avec Saâd Hariri, désormais dans l'opposition après la chute le 12 janvier de son gouvernement provoquée par la démission des ministres du camp du Hezbollah. Mikati devait également discuter avec d'autres représentants de blocs parlementaires avant d'achever ses consultations vendredi (aujourd'hui, ndlr) et d'en informer le président Michel Sleimane. Le Premier ministre désigné, un avocat et homme d'affaires qui entretient de bonnes relations avec Damas et Riyadh, avait affirmé qu'il cherchait à inclure toutes les parties dans son cabinet. Mais la coalition de Hariri, soutenue par l'Occident, a rejeté toute participation à un cabinet dirigé par un candidat imposé selon elle par le Hezbollah. Hier, Mikati a aussi rencontré l'ambassadrice des Etats-Unis Maura Connelly pour souligner son engagement à maintenir de bonnes relations avec les Etats-Unis, selon un communiqué de son bureau. ---------------------------- Le camp Hariri réclame un engagement clair sur le TSL Le Temps-Agences - Le camp du Premier ministre en exercice du Liban, Saâd Hariri, a réclamé hier à son successeur Najib Mikati un engagement clair en faveur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), avant de décider de participer à son gouvernement. "Nous avons demandé au Premier ministre désigné de clarifier sa position (concernant le TSL) et de la mentionner explicitement dans la déclaration de politique générale" du futur gouvernement, a affirmé le député et ancien Premier ministre Fouad Siniora au nom du groupe parlementaire de Hariri. Hezbollah, qui accuse le TSL d'être instrumentalisé par Israël et les Etats-Unis, s'attend à être mis en cause dans l'acte d'accusation du tribunal et avait sans succès tenté d'obtenir de Saâd Hariri de le désavouer. Avec le Hezbollah en position de force, des observateurs craignent que Mikati n'accepte, sous pression, de suspendre le financement libanais du TSL et d'en retirer les juges libanais. "Est-ce que vous vous engagez à ne pas accepter de cesser la coopération avec le TSL par l'arrêt du financement, le retrait des juges et l'annulation des protocoles?" a demandé Siniora qui s'exprimait aux côtés des députés du groupe à l'issue de consultations avec Mikati à Beyrouth.