Samedi, 15 janvier, une deuxième journée qui restera gravée dans la mémoire collective du peuple tunisien qui a dit son dernier mot un jour avant, (le14 janvier) à l'ex-président Ben Ali. Ce dictateur a choisi de laisser derrière lui des milices et une police présidentielle en train de saccager les biens publics dans tout le pays. Un 15 janvier, qui donne l'impression d'être calme, placide et tranquille, mais il n'inspire ni sécurité ni confiance. L'horloge affiche 7 heures du matin, moment de la levée du couvre feu, toutefois la prudence est toujours de mise dans la banlieue sud du Grand Tunis laquelle a enregistré des événements déstabilisants de la part des malfaiteurs. Aucune voiture ne circule sur les principales routes. Crainte, méfiance, peur, c'est ce qui empêche certes les citoyens à se rendre à leur travail et à mener une vie normale après une nuit agitée. Une nuit où les tirs de feu -de la part des inconnus terrorisant les citoyens jusqu'à une heure tardive -faisaient écho dans les différentes zones du Grand-Tunis. Le bruit des hélicoptères signalant l'intervention du militaire déchirait le silence nocturne et redonnait espoir et confiance aux citoyens qui lançaient aux appels de secours sur les chaînes télévisées. C'est d'ailleurs la même impression que peuvent avoir les citoyens qui ont choisi de passer le week-end dans leur ville natale. Les autoroutes Tunis-Hammamet et M'saken-Sfax sont quasi vides pour ne pas dire carrément vides. Aucun agent de Police, de Garde Nationale ou de Garde Routière n'était présent tout au long du trajet à l'exception de ceux qui se trouvaient au Poste de la Garde Nationale au niveau de Tourqui (Nabeul). Les quelques voitures qui circulaient à cette heure risquaient certes de mauvaises surprises. Même les guichets des stations de péage au niveau de Mornag, Hergla, Sousse et M'saken étaient désertés. Les barrières étaient levées laissant accès libre et gratuit aux véhicules. A quelques kilomètres de Tunis, au niveau de Grombalia, l'aire de repos assurant également le carburant était inaccessible. D'habitude, elle est largement fréquentée par les automobilistes qui se rendaient au Cap Bon, au Sahel et au Sud. Les balises bloquant l'accès ne démotivaient nulle part les automobilistes à y accéder via la sortie. Il est clair qu'ils n'avaient de choix que de tenter de s'approvisionner en la matière dans cette station, d'autant plus que cette denrée risque de devenir rare avec la grande demande. Vigilance Arrivant aux petites villes de la région du Sahel (Karkar, Boumerdess, du gouvernorat de Mahdia), le calme attire l'attention. Des petites foules se réunissent devant les cafés, où quelques-uns en profitent pour siroter tranquillement une boisson tout en profitant du beau temps. Toutefois, la vigilance reste de mise. Des groupes de jeunes munis de bâtons bloquent les principaux accès les villes. Ils réagissent par groupe pour protéger leurs biens et familles contre les malfaiteurs qui sèment la panique dans toutes les villes, même les petites localités du Sahel. Méfiance, prudence, crainte, insécurité… sont notamment les sentiments que ressentent les Tunisiens après avoir dire le mot libérateur le 14 janvier.