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La traque des bandes organisées
Sous commandement de l'armée nationale
Publié dans Le Temps le 16 - 01 - 2011

Les membres de la sécurité de Ben Ali sont notamment pointés du doigt
L'ordre et le calme reviennent progressivement
Nous nous sommes tous réveillé hier, les yeux cernés. Rares sont ceux, en effet qui ont réussi à dormir. Nous avons tous eu peur. Le pays était livré aux pillards. Des tueurs qui n'hésitaient pas à terroriser femmes et enfants.
D'ailleurs le bilan est sans équivoque. L'hypermarché Géant était toujours en cours de pillage hier matin, après avoir été attaqué et partiellement incendié la veille. Tout comme les super marchés de la capitale et des grandes villes. La gare routière de Tunis était hier matin toujours en feu. Nous avons tous vu à la télévision nationale le pillage de l'hôpital Charles Nicole.
A Monfleuri, Radès, Hammam Lif, Yessminet, Menzeh 6, Manouba, pour ne cité que ces quartiers, des maisons privées ont été vandalisées et des familles terrorisées, parfois agressées.
A l'heure où nous mettons sous presse des cris de détresse de citoyens en péril venaient encore de certains quartiers de Tunis et des villes du centre et du nord de la Tunisie. Les pillards continuent toujours à terroriser la population et le son des détonations ne cessait toujours pas.
Mais qui sont-ils ? Qui veut confisquer la joie des Tunisiens ? C'est la question qui était sur toutes les lèvres hier mais personne n'avait la réponse. Mais il n'y avait que des spéculations. Certains habitants évoquent des miliciens liés aux proches du président en fuite, d'autres affirment qu'il s'agit des prisonniers de droit commun évadés de centres de détention, certains accusent des éléments de la police. Ghannouchi, interrogé par la chaîne Al-Jazira du Qatar sur l'identité de ces casseurs, qui ont également sévi dans plusieurs villes, a déclaré : «tout est possible».
Hier, les voitures de location interdites de circulation dans Tunis. Ceux qui ont circulé hier dans la capitale, l'auront certainement constaté ! Ça en dit long sur le climat qui règne. Il faut dire que selon beaucoup de témoignages que nous avons recueillis, ceux qui commettaient ces pillages circulaient dans la plupart des cas dans des voitures de location.
Arrestation de Seriati?
Beaucoup de témoins dignes de foi assurent avoir vu des voitures transportant des hommes armés circulant à vive allure dans certaines rues de Tunis, ouvrant le feu au hasard sur des bâtiments ou des attroupements.
L'identité de ces hommes n'a pas été établie, mais une source militaire que nous avons contactée, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a affirmé que des éléments loyaux à l'ancien président seraient derrière ce massacre.
Corroborant cette « évidence », un journaliste de Reuters se déplaçant hier dans le quartier du Bardo, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, rapporte qu'il a croisé là un pick-up circulant à vive allure. A l'intérieur se trouvaient quatre hommes en civil. Le canon d'un pistolet dépassait d'une des vitres du véhicule. Quelques instants plus tard, le journaliste a entendu des détonations.
D'ailleurs, les bruits qui circulaient hier sur l'arrestation hier par l'armée de Ali Souriati directeur de la sécurité présidentielle ne peut que confirmer cette thèse. Au fait, ce qui vient de se passer n'est pas spécifique à ces événements. La politique de la terre brûlée était connue depuis les anciens Romains.
Hier soir et selon Hannibal, il y aurait plus de trois milles policiers qui, de fait, sont aujourd'hui sans emploi et ce sont eux qui terrorisent les Tunisiens.
Mutinerie dans les prisons de Monastir et Mehdia
Le dernier des faits hier : Plus de 50 prisonniers ont péri dans l'incendie hier d'une prison de Monastir indique un médecin de l'hôpital local.
"Trente et un corps ont été transportés dans la morgue et onze ont suivi", a déclaré le Dr Ali Chatli, chef du service de médecine légale à l'hôpital Fatouma Bourguiba de Monastir.
Selon ce médecin, l'incendie s'est déclaré lorsqu'un détenu a mis le feu à un matelas dans un dortoir hébergeant près de 90 détenus lors d'une tentative d'évasion qui a tourné à la panique en raison de coups de feu tirés près de la prison.
Il a précisé que toutes les victimes du premier groupe ont été identifiées et ont été transportées à l'hôpital avant l'aube, et que les 11 autres venaient d'arriver.
"Les corps sont arrivés carbonisés mais on a pu les identifier", a-t-il ajouté, précisant que les victimes sont mortes de suffocation et de brûlures graves. Il s'agit de l'incident le plus meurtrier depuis le début, il y a un mois des émeutes qui ont conduit à la fuite vendredi de l'ancien chef de l'Etat Zine El Abidine Ben Ali.
A Mahdia, des milliers de prisonniers se sont évadés de la prison de Chiba. Récupérés par leurs familles, ils demandaient l'aide des citoyens. Ils n'hésitent pas à dire qu'ils ont pris la fuite tout en sollicitant leur aide à les cacher où à les laisser passer.
A Mahdia, un peu plus au sud, plusieurs dizaines de détenus ont été tués lors d'une évasion collective, rapportent des témoins. «Ils ont tenté de s'évader et la police a ouvert le feu sur eux. On dénombre maintenant des dizaines de morts, et tout le monde s'est échappé», a déclaré un témoin, qui vit à 200 mètres de la prison. La prison de Mahdia hébergeait 1.200 détenus, a-t-il dit.
Avant-hier soir, c'était le cas de la prison de Mournaguia où il semble qu'une tentative de personnes venues de l'extérieur pour mener des attentats aurait été avortée.
Hier des témoignages évoquent une mutinerie à la prison de Borj Erroumi à Bizerte. Selon le correspondant d'Al Jazira des habitants confirmaient des tirs nourris autour de la prison.
Au fait, il semble que toutes les prisons tunisiennes aurait fait l'objet de mutinerie, ce qui confirmerait l'hypothèse d'une action planifiée pour déstabiliser le pays.
Des groupes d'auto-défense créés
Entre-temps et dans un élan de citoyenneté et encouragé par les appels de l'armée, et à la nuit tombée hier, des habitants de certains quartiers des faubourgs de Tunis se sont rassemblés en groupes d'autodéfense, armés de matraques et d'armes blanches, pour se protéger des pillards.
Seuls les habitants des quartiers sont autorisés à passer et cela, du moins psychologiquement, a rassuré, un tant soit peu, les habitants qui cherchaient un peu de sécurité, le temps de savourer leur révolte.
D'ailleurs ils n'étaient pas tout à fait inutiles, beaucoup d'informations circulaient hier sur des arrestations de bandes armées par ces groupes d'auto-défense, notamment à montfleuri et Monastir, A Borj Louzir, et la liste est encore longue. Et il y a certainement beaucoup d'autres actes de bravoure. Ce matin on remarquait neanmoins un progressif retour de l'ordre et du calme.


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