Les déclarations à la télé du chef de cabinet du ministre de la Justice, concernant surtout la liberté conditionnelle, provoquent la colère des 1400 détenus de Borj Erroumi A Borj Erroumi , la violence monte et la situation est pour le moins intenable. Hier, dans cette prison située à 65 Km de Tunis les prisonniers se sont révoltés contre leurs geôliers qui ne savent plus où donner de la tête. Des représentants de la « Ligue tunisienne des Droits de l'Homme », de « l'Organisation Liberté et équité » et de « l'Association de défense des détenus politiques » étaient présents sur les lieux et ont tenté, un tant soit peu, de calmer les détenus, en vain. Ces derniers, ont pris des barres de fer qu'ils ont utilisées comme armes pour dissuader tous ceux qui s'approcheraient d'eux, ou encore comme torches pour mettre le feu dans leurs cellules, ou les saccager. « Avec le retrait des agents de l'ordre, on s'est retrouvés seuls face à cette situation. Les militaires essayent de calmer la situation avec les employés de la prison. Mais la rage des prisonniers est irréductible. » confie un employé de la prison qui préfère s'exprimer sous le couvert de l'anonymat. Et pour cause, les détenus, qui dans la prison seraient au nombre de 1400, se seraient insurgés contre l'ordre établi suite à la déclaration du chef de cabinet du ministre de la Justice qui a annoncé sur une chaîne de télévision nationale que la loi sur l'amnistie générale n'est pas encore fonctionnelle… Et concernant la liberté conditionnelle, le même responsable a précisé que les dossiers seront traités au cas par cas. Rappelons, dans la foulée, que le ministre de la Justice, M.Lazhar Karoui Chebbi a annoncé, dans le cadre d'une conférence de presse, tenue récemment, que les prisonniers âgés de plus de 60 ans et ceux entre 18 et 20 ans et ayant effectué la moitié de la peine seront libérés de manière conditionnelle. La liberté conditionnelle concerne aussi les délinquants primaires qui ont fait la moitié de la peine et les récidivistes pour lesquels le barème est les deux tiers de la peine. Les détenus ont ainsi décrété une grève de la faim (pas de bouffe et pas d'eau) et refusé les visites des familles. Situation tendue donc et l'administration pénitentiaire complètement débordée. Les détenus manifestaient autour du mirador. Leurs revendications concernent aussi les conditions difficiles de leur détention et l'absence de règles claires de la liberté conditionnelle.