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«Une situation explosive à Borj Erroumi et Nadhor»
M. Ali Ben Salem, représentant de la Ligue tunisienne des droits de l'homme à Bizerte
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 02 - 2011

• Deux détenus, l'un amputé des deux jambes et l'autre paraplégique, sont encore en prison
• Il est urgent d'appliquer les lois
La décision d'amnistie générale a mis en pleine ébullition toutes les prisons sur le territoire de la Tunisie. Cette bonne nouvelle, qui devait être bien accueillie par la majorité des détenus, n'a pas eu l'effet escompté et a été plutôt à l'origine de troubles très graves, selon M. Ali Ben Salem, dans les établissements pénitentiaires particulièrement dans ceux du Nadhor et de Borj Erroumi.
Le représentant de la Ligue tunisienne des droits de l'homme à Bizerte ne décolère pas après avoir visité les lieux et leurs «pensionnaires» à plusieurs reprises ces derniers jours. Des condamnés qui n'ont plus lieu d'être là et des conditions déplorables, exécrables ont conduit M. Ben Salem à pousser un cri d'alarme ! Ecoutons-le apporter son témoignage et exprimer son indignation.
Quelle est la situation aujourd'hui dans les établissements pénitentiaires à Bizerte ?
J'ai visité au moins à cinq reprises, dans les dix derniers jours, les prisons du Nadhor et de Borj Erroumi et à chaque fois j'en suis ressorti malade. La situation est très grave et dangereuse. En un mot, elle est explosive !
On a mis le feu, récemment, dans les chambres par désespoir. Les condamnés à de lourdes peines n'ont plus rien à perdre. Il y aurait eu six morts.
Les «chambris» — pour désigner les cellules dans leur langage —, la cuisine et l'infirmerie sont incendiées au Nadhor. Aujourd'hui, bon nombre de détenus observent une grève de la faim depuis deux semaines. Ils sont à bout et jugent que leurs droits sont bafoués.
Les directeurs de ces établissements pénitentiaires se trouvent dans une situation pour le moins délicate, inconfortable, car ils gardent des condamnés prêts à tout faire pour retrouver la liberté. Seulement, si on n'arrive plus à les retenir à l'intérieur et si on constate l'évasion, l'ordre de tirer est une solution pour les arrêter. Au cas où on les laisserait s'évader, l'administration pénitentiaire faillirait à son devoir alors qu'ouvrir le feu constituerait un crime. Un vrai dilemme! Cette volonté de quitter la vie carcérale est également dictée par les très mauvaises conditions de détention.
L'hygiène y est déplorable et la cohabitation difficle. Une chambre conçue pour vingt personnes en contient quatre-vingt-quatorze (94). Des lits sont superposés à trois niveaux pour les plus chanceux, les autres dorment sur une fine pièce de literie à même le sol. En hiver, on n'a pas froid tellement les uns sont presque serrés contre les autres. En été, le taux de mortalité s'élève chez les vieilles personnes car on n'arrive plus à respirer comme il faut!
Le ministère ne nous écoute pas
Quelles sont donc vos revendications?
Elles sont claires : l'application pure et simple de la loi. Un détenu condamné à une lourde peine notamment et dont il a purgé la moitié a le droit de bénéficier de cette liberté tant souhaitée à condition bien sûr que son comportement soit jugé exemplaire.
Une demande allant dans ce sens devant être alors adressée aux instances habilitées.
Malheureusement, on ne voit pas encore la loi s'appliquer à ces prisonniers. Nous n'avons cessé d'appeler le ministre de la Justice, l'autorité de tutelle, à son application, mais on ne nous écoute pas…
En outre, deux détenus, l'un amputé des jambes et âgé de 45 ans, et l'autre paraplégique et handicapé de 63 ans ayant purgé plus de la moitié de leur peine sont encore à la prison du Nadhor.
On les voit souffrir, mais on n'a même pas le droit de leur «tendre» un cachet d'aspirine, mais où va-t-on?
Il est urgent de procéder à l'application des lois et vite sera le mieux. La situation est chaotique, il y a urgence. Il ne s'agit pas de leur rendre service ou de leur accorder une quelconque grâce. C'est leur droit le plus absolu selon les articles 353 et 354 du code de procédure pénale, stipulant que tout condamné à vie peut bénéficier de la liberté conditionnelle après avoir purgé plus de la moitié de la peine, mesure pratiquée depuis son annonce dans les textes de loi le 27 février 1989. Il est à rappeler également que beaucoup de détenus condamnés à 20 ans de prison ont déjà passé plus de 15 ans derrière les barreaux.
Les décès de plus en plus nombreux
Quel est votre message?
Je lance un appel solennel à toutes les associations à caractère humanitaire de Tunisie et d'ailleurs d'essayer de convaincre le ministre de la Justice de prêter attention à ce cri du fond du cœur qui ne demande qu'à appliquer la loi à l'égard des prisonniers.
La situation exige que l'on intervienne rapidement avant qu'elle ne dégénère. La population carcérale est entassée et les décès sont de plus en plus nombreux par manque de considération à son égard dont la malnutrition. Le corps n'a plus de résistance, d'immunité pour faire face à la vie.


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