Par Ahmed NEMLAGHI - Le chef du gouvernement provisoire a annoncé que les familles des martyrs et les blessés seront dédommagés. Vingt mille dinars ont été alloués à priori et à titre d'avance à chacune des familles des victimes. Cependant on se demande d'abord sur quelle base a été calculée cette somme. Sur le plan juridique plusieurs critères entrent en jeu pour le calcul de toute indemnité allouée au titre de réparation des préjudices subis par les victimes et leurs familles. Cela dépend du contexte dans lequel le dommage a eu lieu. Il peut s'agir d'un cas fortuit ou d'un accident , survenu au cours d'une négligence ou d'une erreur quelconque, dont l'auteur est tenu pour responsable, quand bien même il serait de bonne foi. En l'occurrence, il s'agit de dommages causés suite aux évènements qui ont eu lieu au cours de la Révolution. Parmi ces dommages, certains ont été causés par ceux qui ont cherché à nuire sciemment aux citoyens et à semer le trouble au nom de la Révolution. Ces gens là doivent être poursuivis par la justice qui les condamnera à des réparations équitables des préjudices subis par les victimes et leurs familles. La somme de vingt mille dinars allouée par le Gouvernement provisoire à chacune des familles des victimes, ne constitue qu'une simple provision. Il n'est pas possible, pour le moment à notre humble avis, et en tout cas sur le plan juridique de connaître le quantum exact de la somme totale à allouer à chacune des familles des victimes avant d'avoir procédé à un certain nombre de procédures. Cela peut durer assez longtemps, car il faut procéder au cas par cas, afin de préciser les responsabilités et prendre et évaluer les préjudices, du moins en ce qui concerne les victimes qui ont été atteints par les snippers par exemple ou par la main de ceux qui ont agi sciemment et avec une intention délibérée de nuire. Cela dit pour les cas des victimes qui ont péri pendant la Révolution, à commencer par le martyr Bouazizi, et les centaines de jeunes dans son cas, la responsabilité est collective. Elle incombe à nous tous qui avons bénéficié de la Révolution. Les réparations seront allouées en l'occurrence en vertu d'une décision de justice, où l'Etat sera tenu comme responsable et pour laquelle le tribunal appréciera, le quantum des indemnités en fonction des préjudices subis. Par ailleurs, un compte courant bancaire, géré par une association caritative, doit être ouvert pour recevoir des sommes de la part de tous les jeunes et moins jeunes et qui seront destinées aux familles des différentes victimes. Il ne s'agit pas de dons mais des dus imposés au titre du devoir de solidarité, que doit avoir chaque citoyen qui aime son pays, et qui défend ses intérêts et ceux de la patrie