‘'Non à la politisation de la religion'', ‘'laïcité, fraternité, liberté'',''république laïque, ni RCD, ni réactionnaires'', tels sont quelques uns des nombreux slogans qui ont émaillé la marche pour la laïcité et la liberté, organisée, ce samedi 19 février 2011, à l'Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, avec la participation d'un grand nombre de citoyens et de citoyennes attachés au principe de la laïcité et de la séparation entre l'Etat et la religion, outre des militants de divers mouvements démocratiques de gauche. L'un des organisateurs de cette marche, connu sous le nom d'Accent Circonflexe, présente les motivations de la manifestation, en soulignant que ‘'la laïcité est un principe qui se base sur la séparation entre l'Etat et la religion. Certes, ce sujet cause, à chaque fois, de vives polémiques en Tunisie, cependant, après la Révolution, avoir foi en la maturité du Tunisien et soutenir un dialogue favorisant la communication entre les différents partis pris de la société civile ne pourra qu'être bénéfique pour un pacte de citoyenneté dénuée de la tare de l'exclusion.'' Dans ce contexte, un jeune participant, M. Ali Afine, nous a dit que, selon lui, la citoyenneté ne peut se réaliser que si l'Etat traite tous les citoyens sans exception sur un pied d'égalité, abstraction faite de leurs croyances et de leurs confessions, ajoutant que l'Etat n'est pas directement concerné par la question religieuse qui reste une affaire purement personnelle. ‘'Aussi, j'ai tenu à participer à cette marche parce que je suis pour un Etat laïc, car je refuse que l'Etat impose un point de vue quelconque à la société ou se réclame d'une idéologie quelconque.'' De son côté, Mr Hamadi Yiahia, qui s'est présenté comme étant un militant politique démocratique de la gauche tunisienne, nous a déclaré qu'il participe à cette marche pour barrer la route aux réactionnaires, car, ‘'j'estime qu'à tout moment, nos pays dans la région arabe et islamique sont guettés par l'instauration d'un régime fondamentaliste réactionnaire et de républiques ‘'islamistes'' fachistes, à l'image du régime iranien, et des autres régimes théocratiques en place dans la région. Or, nous avons œuvré, en Tunisie, depuis plus de 50 ans, pour mettre en place une société tolérante et nous refusons catégoriquement le retour de l'obscurantisme. Or, les leaders et dirigeants des mouvements politiques d'inspiration religieuse en Tunisie ont reconnu, explicitement, ces derniers jours, avoir préparé un complot islamiste contre le régime précédent celui du président Ben Ali déchu mais qu'ils ont été pris au dépourvu par le coup d'Etat perpétré par celui-ci. Des aveux sur des agressions à caractère politique commises contre des femmes et des jeunes filles pour des raisons religieuses, ont été également faits. Le fondamentalisme est l'opposé de la démocratie D'après lui, par nature et comme l'expérience l'a prouvé, les régimes fondamentalistes et d'inspiration religieuse ne peuvent pas être des régimes démocratiques respectant la liberté de croyances. Les menaces d'exclusion, sur la base de la religion, sont réelles et c'est pour cette raison que les militants démocratiques se sont mobilisés pour organiser cette marche en faveur de la laïcité et de la liberté, a-t-il dit. Au même moment, l'avenue Habib Bourguiba a abrité une autre marche de contestation contre le gouvernement provisoire, au cours de laquelle les participants, des jeunes pour la plupart, ont appelé à sa chute et exprimant le refus des ingérences extérieures dans les affaires de la Tunisie.